Le prix ÉquiLibre questionne la place de la diversité corporelle dans les médias, la mode et la publicité

Le musée McCord, à Montréal, connaîtra une effervescence particulière à l’occasion de la remise du prix ÉquiLibre 2019, lors d’une soirée ce 28 mai.

Une question d’acceptation et d’inclusion

ÉquiLibre se distingue, depuis près d’une décennie, par la remise de ce prix qui encourage les entreprises du pays à intégrer la notion de diversité dans leurs pratiques.

En plus de la diversité corporelle, l’organisme entend réfléchir à la diversité culturelle, à la suite de l’entrevue avec Andrée Ann-Dufour Bouchard, diététiste et porte-parole d’ÉquiLibre.

Avant tout, sa préoccupation de l’heure est celle de voir les médias, l’industrie de la mode et de la publicité refléter la réalité sociale du pays, à travers une saine représentation de toutes les formes, poids, pilosités et couleurs corporels dans leurs contenus.

La lutte contre la marginalisation, les clichés défavorables et autres discriminations envers différents groupes, passe aussi et surtout par cette représentation diversifiée du corps, souligne Mme Dufour Bouchard qui ajoute par ailleurs qu’il est question de renforcer la confiance et l’estime de soi chez toutes les femmes, quels que soient leurs âges.

Dans l’entrevue avec Alice Chantal Tchandem, Andrée Ann-Dufour Bouchard présente les critères de sélection des candidats, des finalistes du concours, ainsi que les articulations de la soirée de remise des prix.

En désaccord avec les images irréalistes de la notion de beauté

La nutritionniste, qui est aussi cheffe de projet chez ÉquiLibre, précise l’intention de déboulonner le mythe de la beauté parfaite dernière par exemple des corps sveltes pour les femmes, et le buste musclé pour les hommes. Un mythe artificiellement imaginé, construit et imposé dans ces différents secteurs d’activités, pour faire croire qu’il n’y a de place que pour celles et ceux qui répondent à ces critères.

Le prix ÉquiLibre intervient ainsi comme un argument contradictoire, un autre son de cloche qui sonne l’alerte sur une conception essentiellement dyscriminatoire, et qui prône un changement des normes sociales.

En récompensant les efforts des entreprises dans ce sens, l’organisme veut créer l’émulation au sein de différentes compagnies, et susciter leur engouement pour une meilleure inclusion et représentation d’une variété de formes et de couleurs humaines.

Exemples d’initiatives récompensées :

• Publicité ou campagne promotionnelle (imprimée ou électronique);
• Production imprimée (magazine, article, etc.);
• Production électronique (vidéo, émission de télévision, film, reportage, etc.);
• Entreprise ou projet en lien avec la mode (créateur de mode ou designer, défilé, événement, boutiques ou lieux de vente, etc.);
• Décision d’entreprises (loi, règlement, politique, prise de position publique, etc.);

(Source : Andrée Ann-Dufour Bouchard)

Le jury du prix est tout aussi diversifié, incluant des jeunes, des moins jeunes, des femmes, des hommes et autres représentants de l’industrie de l’image.

Les gagnants du vote des Québécois, effectué du 25 mars au 21 avril, seront connus à l’issue de la soirée, au Musée McCord, qui se positionne comme un musée d’histoire sociale, un musée de la mode, soucieux des questions de diversité et d’inclusion.