»La tentation autoritaire de l’armée algérienne ne passera pas », selon le politicien algérien Said Sadi
La contestation populaire en Algérie que d’aucuns n’hésitent plus à appeler révolution du sourire, vu son caractère pacifiste, est à sa 22eme semaine.
Le pays se trouve confronté à une situation de vide constitutionnel, depuis le 9 juillet dernier. Cette date marque la fin du mandat légal du président intérimaire Abdelkader Bensalah qui a succédé à Abdelaziz Bouteflika qui a démissionné le 2 avril dernier sous la pression de la rue et de l’armée.
Cette dernière par le biais de son chef d’état-major, Ahmed Gaid Salah, insiste sur la tenue d’une élection présidentielle, seule voie de sortie de cette crise institutionnelle, selon elle.
Pour le Dr Said Sadi, politicien algérien et ancien président et fondateur du Rassemblement pour la culture et la démocratie, un parti laïc et social-démocrate, la rue »demande une rupture radicale avec le système qui a prévalu depuis 1962 (année de l’indépendance de l’Algérie, NDLR) ».
Et le chef de l’armée, selon Said Sadi, »est le dernier reliquat de l’ère Bouteflika. Il a été lui-même son ministre de la défense. ».
Le Dr Said Sadi a donné deux conférences, l’une à Montréal et l’autre à Ottawa à l’invitation du Congrès des Kabyles du Canada.
Il répond aux questions de Samir Bendjafer sur le bilan qu’il fait de 5 mois de contestation populaire (Hirak), sur le rôle que peut jouer la diaspora algérienne en ce moment crucial de l’histoire de l’Algérie, sur sa préférence pour une constituante avec des préalables démocratiques au lieu d’une élection présidentielle imposée par l’armée, sur le Canada qui peut inspirer l’organisation politique d’une Algérie nouvelle ainsi que sa rencontre avec le député fédéral du NPD pour Sherbrooke, Pierre-Luc Dusseault qui a écrit au ministre canadien des finances, Bill Morneau, lui demandant d’accroitre la vigilance pour tracer l’argent des dirigeants algériens qui pourrait trouver refuge dans le système bancaire canadien.
ÉcoutezLe Dr Said Sadi sur la tentation autoritaire de l’armée algérienne
»Il y a une tentation autoritaire de l’armée, mais je pense que cela ne passera pas. Ahmed Gaid Salah se trompe d’époque et de méthode. »
Le Dr Said Sadi, politicien algérien, fondateur et ancien président du Rassemblement pour la culture et la démocratie lors de la conférence donnée samedi dernier à Montréal à l’invitation du Congrès des Kabyles du Canada – Photo : capture écran Taddart nner/Youtube
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