L'aéroport de Notre-Dame-des-Landes est aussi enterré à Bouguenais: "Ci-gît la démocratie"
POLITIQUE - Tandis que des milliers d'opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes vont célébrer ce samedi leur "victoire historique" sur la zone à défendre, un autre enterrement, beaucoup moins festif, se prépare à moins d'une trentaine de kilomètres de la Zad. Après Saint-Aignan-Grandlieu, c'est à Bouguenais, la commune qui accueille l'actuel aéroport de Nantes-Atlantique, que le collectif des riverains Nantes-Atlantique en colère (COCETA) appelle à la mobilisation en milieu de matinée pour exprimer sa déception.
D'un côté, une grande effigie de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes et des maquettes représentant d'autres projets d'infrastructures contestés vont être symboliquement brûlés pour célébrer la victoire des anti-aéroports. De l'autre, c'est la "démocratie bafouée" qui va être symboliquement enterrée, en mémoire de la consultation de 2016 où le oui à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes l'avait emporté.
Comme à Saint-Aignan, un cercueil en forme d'urne sera installé pour accueillir les cartes d'électeurs en vue d'un retour solennel vers l'Elysée. Le tout "en soutien aux habitants abandonnés sous les avions".
"Notre-Dame-des-Lâches"
Le 27 janvier dernier, plusieurs centaines de riverains de Nantes-Atlantique avaient déjà accueilli la ministre des Transports Elisabeth Borne sous les huées, criant à la "trahison" d'Emmanuel Macron. "Notre-Dame-des-lâches", "Etat de non-droit", "Zone d'autorité différée", pouvait-on lire sur les nombreuses pancartes tenues par les manifestants.
Grands perdants de l'arbitrage présidentiel, les riverains de l'actuel aéroport de Nantes espéraient en effet être débarrassés des nuisances sonores avec le transfert, à terme, de l'essentiel du trafic aérien sur le bocage nantais de Notre-Dame-des-Landes. Avec l'agrandissement de la piste prévu à Nantes-Atlantique, les nuisances devraient s'accroître, au détriment de la santé et des élèves du coin, plaident les riverains.
La question des nuisances sonores était le premier atout du projet de Notre-Dame-des-Landes contre le maintien de Nantes-Atlantiques: selon le rapport des médiateurs, le scénario d'un réaménagement de l'actuel aéroport entraînera des "nuisances significatives" pour 3500 à 6000 riverains et "une gêne modérée" pour 67.000 riverains.
Des milliers d'opposants à l'ex-projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, au nord de Nantes, sont attendus samedi sur la ZAD pour célébrer la "victoire historique" et ouvrir une "nouvelle phase de la lutte". Sous le mot d'ordre "Enracinons l'avenir", des anti-NDDL de toute la France et des militants de "luttes sœurs" (contre le projet Cigéo d'enfouissement de déchets nucléaires à Bure ou contre la ligne à grande vitesse Lyon-Turin par exemple) doivent converger dans la matinée sur le bocage nantais, pour célébrer des décennies d'une opposition victorieuse.
Plusieurs dizaines d'autocars et leurs passagers seront accueillis dans le bourg de Notre-Dame-des-Landes, avant de rallier l'un des deux points de départ de déambulations "carnavalesques". Les deux cortèges doivent partir à la mi-journée, accompagnés de fanfares et de chorales, et converger jusqu'à la ferme de Bellevue, occupée depuis janvier 2013 par le collectif de paysans anti-aéroport "Copain 44".
Une grande effigie de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes et des maquettes représentant d'autres projets d'infrastructures contestés ailleurs en France doivent y être brûlés. Les manifestants sont par ailleurs appelés à venir avec arbres et plantations, qui seront déposés dans des bétaillères en attendant d'être plantés dans le bocage quand les conditions climatiques le permettront.
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