La SMAC de Tulle propose des concerts à domicile en attendant la réouverture de la salle Des Lendemains qui Chantent
Échange tuile magistrale contre initiatives originales. C'est un peu le défi que se sont lancés Des Lendemains qui Chantent, la salle des musiques actuelles de Tulle.
A partir du 4 juin et jusqu'au 27 août, elle relance ses traditionnels concerts du jeudi, mais sur un mode innovant. Sur les 13 dates qui s'annoncent, elle propose d'organiser chaque jeudi un concert gratuit chez l'habitant. « Partout en Corrèze, plutôt en extérieur », explique Damien Morisot, directeur de la SMAC.
Une discothèque ambulante à Tulle
Des concerts à domicile tout l'étéLe montage est simple : sur le site internet des Lendemains, les particuliers remplissent un formulaire de candidature. A l'hôte de fixer les règles de la soirée : soirée privée sur invitation ? Ouverture à tous ? La SMAC, elle, fournit le plateau technique et artistique, salarie les groupes ; toutes les musiques auront leur place, pop-rock, tradi...
L'idée, c'est d'aller chez des gens qu'on ne connaît pas et de co-construire le moment qu'on va passer ensemble.
« C'est l'occasion de toucher un public qu'on n'a pas l'habitude de voir et de travailler en circuit court. On a un engagement fort, de soutenir les artistes locaux. » Et tout l'environnement culturel et économique qui l'entoure, par des biais qui restent encore à inventer.
Une manière aussi de contourner l'interdiction d'ouverture faite aux salles de spectacle en investissant la sphère privée. Avec toutes les précautions d'usage. « Avec des rappels, tout le monde saura se tenir », avance-t-il.
L'important, c'est que tout le monde bosse et qu'on aille partout !
Le Labo retrouvent ses résidencesJusqu'au 15 juillet également, Des Lendemains renouvelleront les soirées "C'est ma tournée !", des concerts délocalisés dans des communes et des espaces originaux.
"On cherche d'autres formules de diffusion. Il y a d'autres formes à inventer, d'autres lieux, d'autres partenaires à trouver... C'est très stimulant d'être dans cette période, on la chance d'avoir un cadre qui bouge et qui nous oblige à nous renouveler", apprécie Damien Morisot.
Pour la fête de la musique, " on aimerait bien imaginer quelque chose...", glisse Damien Morisot, directeur de la SMAC. A suivre...
A partir du 16 mars, les neuf salariés ont jonglé entre télétravail et activité partielle, d'abord pour gérer la crise, reporter les concerts, gérer l'administratif, les relations aux partenaires... Elle a lancé des produits particuliers, notamment une contribution à playlists qui a bien fonctionné et un forum en ligne, où chacun pouvait « réfléchir à la suite et au monde dans lequel la SMAC évolue. »
Se réinventer après la criseUne manière de « préparer l'après, avance Damien Morisot. On a eu très vite la volonté de sortir de la soumission et d'imaginer comment reprendre certaines activités autrement. »
L'équipe en a profité pour se poser les bonnes questions et trouver des solutions qui vont satisfaire rapidement les gens.
Un « besoin de se remobiliser sur un très court terme, reprend Damien Morisot, pas encore de se projeter sur la rentrée. Mais je doute de plus en plus qu'elle se fasse de la même façon qu'avant... »
Le chanteur Anthony Cousin, du groupe Chapitre V, a repris ses enregistrements au Labo, interrompus par la crise sanitaire.« Je suis convaincu que la crise, conjuguée à une prise de position qui s'annonce très dure de nos partenaires, nous permet de réfléchir à des alternatives qui nous permettront de rester en contact très étroit avec notre public», conclut Georges Bloyer.
Blandine Hutin-Mercier
Depuis lundi 25 mai, les résidences d'artistes ont repris, au Labo, dans des conditions sanitaires strictes : moins de personnes en studio, des artistes qui privilégient leurs matériels... Toute la semaine, le groupe Chapitre V a repris les séances d'enregistrement interrompues par la crise sanitaire. "Jusqu'à mi-juillet, quatre ou cinq résidences sont prévues, calcule Damien Morisot. De nombreux artistes revoient leurs stratégies, beaucoup sur le numérique. Il trouve chez nous ce qu'il leur faut."