Financement libyen : Takieddine retire ses accusations contre Sarkozy
"Je le dis haut et fort, ce juge Tournaire (ndlr: l'ancien juge d'instruction en charge du dossier) a bien voulu tourner ça à sa manière et me faire dire des propos qui sont totalement contraires aux propos que j'ai dits (...) : il n'y a pas eu de financement de campagne présidentielle de Sarkozy" déclare M. Takieddine dans une vidéo dévoilée par Paris Match et BFM TV.
En fuite à Beyrouth alors qu'il a été condamné en juin en France dans le volet financier de l'affaire Karachi, M. Takieddine ajoute dans un court extrait : "Je confirme que ceci n'est pas vrai. M Sarkozy n'a pas eu un financement libyen pour la campagne présidentielle, ni M. Kadhafi ne pouvait le faire parce qu'il ne le faisait jamais".
Nicolas Sarkozy réagit sur les réseaux sociaux"La vérité éclate" enfin, a triomphé dans des messages sur les réseaux sociaux Nicolas Sarkozy, mis en examen dans ce dossier depuis mars 2018 pour "recel de détournement de fonds publics", "corruption passive" et "financement illégal de campagne électorale", et depuis mi-octobre pour "association de malfaiteurs".
"Le principal accusateur reconnaît ses mensonges. Jamais il ne m'a remis d'argent, jamais il n'y a eu de financement illégal de ma campagne de 2007", ajoute celui qui doit être jugé deux fois prochainement au tribunal correctionnel pour deux autres affaires, celle dite des "écoutes" et Bygmalion.
"Je demande à mon avocat Thierry Herzog de déposer une requête en +démise+ en examen et d'engager une procédure pour dénonciation calomnieuse contre Ziad Takieddine dont les précédentes allégations m'ont causé un préjudice considérable", poursuit-il.
Cinq millions d'euros dans des valisesEn novembre 2016, alors que Nicolas Sarkozy briguait l'investiture de la droite à la présidentielle, l'intermédiaire avait affirmé avoir convoyé entre novembre 2006 et début 2007 "un total de cinq millions d'euros" dans des valises lors de trois voyages entre Tripoli et Paris.
Des fonds qu'il aurait remis à Claude Guéant, directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, mais aussi à l'ancien chef de l'État lui-même. Entendu début-octobre par les juges, Nicolas Sarkozy a fourni des éléments qui attesteraient que la rencontre n'a pu avoir lieu le 28 janvier 2007 comme l'affirmait M. Takieddine.
Depuis, M. Takieddine, âgé de 70 ans, est lui-même mis en examen dans ce dossier pour complicité de corruption, de trafic d'influence et complicité de détournement de fonds publics.
AFP
