Reconfinement, J+15 : ce qu'il faut attendre (ou pas) de la prise de parole de Jean Castex ce jeudi soir
"Ce n'est certainement pas le moment pour desserrer la bride". En quelques mots, confiés au journal Le Monde, Jean Castex a donné le ton de la position de l'exécutif, quinze jours après l'entrée en vigueur du reconfinement dans l'ensemble du pays.
Sauf retournement de dernière minute et/ou arbitrage contraire dans le secret du Conseil de défense qui s'est tenu ce jeudi matin, autour d'Emmanuel Macron, c'est donc le statu quo qui devrait prévaloir au terme de la journée.
Peu d'espoirs pour les commerçantsAu moment d'annoncer le reconfinement, Emmanuel Macron avait entrouvert la porte à un possible assouplissement du cadre, ce 12 novembre, pour les commerces "non essentiels", de nouveau contraints à la fermeture. Mais une réouverture de ces magasins, même avec un protocole sanitaire très renforcé, semble pour l'heure écartée. Le ministre chargé des relations avec le Parlement a d'ailleurs fait savoir dès ce mercredi qu'un feu vert n'était pas envisageable "à ce stade". Il ne devrait pas être démenti par le chef du gouvernement.
Un durcissement des restrictions dans les lycées?Face à la grogne des enseignants, soucieux de limiter le brassage des lycéens, le ministre de l'Education a finalement lâché du lest et accepté le recours plus massif aux cours à distance.
Faut-il aller plus loin? La question d'une fermeture pure et simple de ces lycées parfois bondés a été mise sur la table. Jean-Michel Blanquer sera présent aux côtés du Premier ministre ce jeudi soir pour annoncer un éventuel tour de vis supplémentaire. Mais là aussi, l'option du statu quo semble tenir la corde.
Des déplacements plus contrôlésConscient que les entorses au confinement sont légion, Gérald Darmanin a écrit aux préfets lundi pour exiger le "renforcement des actions de contrôles du confinement". Cet appel à une sévérité accrue devrait être repris par Jean Castex lors de sa conférence de presse.
Quel calendrier ?Prévu pour durer "jusqu'au 1er décembre au moins", selon les mots d'Emmanuel Macron, le confinement va très certainement s'étirer au-delà des quatre semaines initiales.
Malgré le "frémissement" positif relevé ces derniers jours par le gouvernement sur le front de l'épidémie, "la baisse n'est pas suffisamment forte et on n'a pas suffisamment de recul pour savoir si ce n'est que conjoncturel ou tendanciel", pondère l'entourage du Premier ministre. Faute de certitudes, Jean Castex pourrait tout de même donner des perspectives de calendrier, à six semaines du début des vacances de fin d'année qui s'annoncent d'ores et déjà très particulières.
Stéphane Barnoin avec AFP
