Ce couple de sportifs Issoiriens a traversé la Corse en moins de quatre jours
La Corse avec son insularité propre à une ambiance Koh-Lanta, ses côtes déchiquetées, son relief quasi alpin, ses paysages arides, parfois désertiques... Voilà un terrain de jeu idéal pour ces merveilleux fous en mal d’aventures. « J’adore ce genre de défi », lance Adeline Bruchet, 28 ans et kinésithérapeute installée à Issoire avec son compagnon Thomas Piednoir, lui aussi kiné. Pas en reste, Thomas, 29 ans, ne freine pas les ardeurs de cette dernière.
850 km de goudron, 15.000 m de dénivelé positif« Toujours partant?! » Alors quand Adeline, de retour d’un périple qui les a vus gravir le Kilimandjaro, a dit « direction la Corse pour l’ultra BikingMan Corsica », la réponse ne pouvait être que « Bingo?! ».
Pourtant, le challenge s’annonçait relevé.
« 850 km de goudron, 15.000 m de dénivelé positif, avec l’obligation de boucler le parcours en moins de 120 heures, le tout en autonomie complète. Un K-way, une paire de chaussettes de rechange, des barres chocolatées et le litre d’eau obligatoire. »
Des paramètres incontournables à opposer à la présentation touristique de l’épreuve : « Vous affronterez les montagnes du Parc naturel régional, longerez la côte ouest, ses plages enchanteresses, le désert des Agriates et le tour du Cap Corse. La Corse comme vous ne l’avez jamais vue. »
Météo difficile« La réalité fut tout autre dès le départ à 6 heures de Bastia, avoue le duo. Dur dur d’entrée, au milieu des chênes et des châtaigniers. Montagneux pas possible?! » Et pour tester un peu mieux nos Auvergnats qui s’étaient bien préparés en avalant du dénivelé une semaine durant dans les Alpes, « une météo bien pourrie ».
Vent froid et trombes d’eau à en dégoûter Noé lui-même. A l’évocation, Thomas qui n’aime pas le froid, revient sur cette première étape au gîte du Paradis le bien nommé.
J’étais frigorifié – il gelait à certains cols - et ô combien j’ai apprécié l’accueil?!
Pas de trêve du baromètre le lendemain, mais des décors différents. « Certes, on s’efforçait d’avancer à bonne allure mais cela n’empêche pas d’écarquiller les yeux, et on s’est régalé de superbes panoramas », insistent-ils de concert.
81 heures, dont 42 sur la selle, plus tard...La suite se fera sous le soleil mais pas sans efforts. Le désert cité plus haut, les alternances entre côtes et montagnes, Adeline et Thomas avalent les kilomètres et les pentes, jamais bien loin de l’autre, parfois doublés par d’autres engagés, parfois en dépassant d’autres, supportés chaleureusement par quelques autochtones. « Il régnait une très bonne ambiance sur l’épreuve. On conserve de beaux contacts. »
Quelque 80 heures plus tard – 81?h?34’ exactement dont 42 sur la selle – le duo revient sur Bastia le jeudi à 15 heures.
« Ce n'est pas un exploit. Le plus dur, c’est de se lancer. »Leur classement?? 60e pour madame, 61e pour monsieur. N’allez pas dire à la première que c’est pure galanterie?! « Ça en laisse quand même pas mal derrière », selon Thomas qui n’oublie pas le footballeur compétiteur qu’il était, il y a peu, à Saint-Babel.
« Le retour est un peu planant, selon Thomas. On ne réalise pas trop. » Adeline précise : « Ce n'est pas un exploit. Le plus dur, c’est de se lancer. » Précision du tandem : « Il nous a fallu quand même quelques jours pour récupérer et pour savourer. » Et maintenant, Adeline, on fait quoi la prochaine fois??