Pourquoi les tee-shirts Axial Wear de Cusset sont à faible kilométrage ?
Proposer des vêtements qui n’ont pas fait le tour de la terre avant de finir sur le dos de leurs clients. Et pouvoir claironner que l’on vend de « la fringue française à faible kilométrage ». L’idée est simple. Mais pas si facile à mettre en place selon Boris Chapelle et Adrien Kurtz, créateur de la marque Axial Wear.Les tee shirts Axialwear se revendiquent à faible kilométrage.
L’aventure de cette nouvelle marque destinée aux jeunes a débuté par une collaboration professionnelle. Boris Chapelle, éducateur de métier, travaillait dans la vente de vêtements sportifs en ligne. Et cet habitant du Vernet, près de Vichy, avait besoin d’un web designer. Il a fait appel à Adrien Kurtz, graphiste depuis sept ans.
De fil en aiguille…« De fil en aiguille, indique Boris. Nous sommes venus sur l’idée de tee-shirt français. Avec l’envie de travailler avec des filières courtes, plus propres. » Ils ont ainsi créé Axial Wear il y a un an. Et ce n’a pas été sans difficulté, selon Adrien, de trouver des acteurs de la filière textile en France, notamment des entreprises certifiées vertes avec une démarche éco-responsable de réduction de l’impact du CO2 sur la planète.
« Avec une grosse trésorerie, on pouvait se fournir dans l’Aube par exemple, mais il fallait commander des lots minimums de 300 tee-shirts, souligne Boris. C’est un frein pour débuter quand on n’a pas de finance. » Leurs recherches ont mené les deux créateurs dans une entreprise de la Somme, à Moreuil, chez qui ils achètent des rouleaux de tissu composé de 40 % de coton recyclé et de 60 % de polyester issu de bouteilles plastiques recyclées.
Confectionnés sur le bassin vichyssoisCe dont ils sont particulièrement fiers, c’est d’avoir trouvé, en mai dernier, une entreprise pour confectionner leurs tee-shirts sur le bassin vichyssois. Ne leur demandez pas de vous révéler où se trouve ce lieu de confection, ils préfèrent garder le secret tant « c’est très compliqué à trouver, affirme Adrien. Avec ce système local, nous pouvons faire du flux tendu. Nous pouvons tester ce que l’on veut. En deux jours, nous pouvons être fournis. »Les tee-shirts affichent leur origine.
Localement, ils récupèrent également des chutes de cuir à Thiers pour fabriquer des pièces de décor pour certains de leur modèle de tee-shirts. Pour les dessins des collections, c’est Adrien qui s’est chargé de les créer, une fonction qu’il va sous-traiter par manque de temps.
Par contre, les deux associés conservent l’impression des tee-shirts réalisée sur une machine « du sud ouest », précisent-ils. Une machine installée dans une boutique éphémère située à Cusset, depuis quelques semaines.
Sports de glisse et extrêmesLes tee-shirts Axial Wear sont destinés à une clientèle jeune, avec des basiques au logo Axial mais aussi des gammes liées aux sports de glisse ou extrêmes. « Nous basions notre développement sur une présence sur des événements sportifs, mais la crise du Covid a tout stoppé », indique Adrien.Un motif de la gamme Excès de confiance.
Axial Wear possède un site marchand mais est aussi présent sur Facebook et Instagram. Et un système de click and collect est également en place. Les collections proposent trois gammes de prix, 29,90 € pour le modèle basale, 34,90 € pour la gamme audace « avec des logos plus foufous » et 39,90 € pour la gamme héritage.
Pour cette dernière, les deux compères ont conçu une poche imprimée sur le devant du tee-shirt. Cette poche est tout simplement extraite des tee-shirts de réglage d’impression qui sont donnés aux couturières qui sélectionnent les morceaux intéressants pour faire une poche. Axial Wear propose aussi des chaussettes fabriquées à Limoges et des masques.Le nouveau tee shirt comporte une poche confectionnée avec les tissus de reglage d'impression, rien ne se perd.
Boris et Adrien sont fiers lorsqu’ils tendent un tee-shirt sur son cintre. « Mise à part l’épingle à nourrice qui n’est pas française, sinon tissu, étiquette, lien, enveloppe d’emballage avec cachet de cire sont français. Pour le cachet, le laiton provient d’Europe, il est usiné en France et le bois du manche vint du Jura. On passe pour des dingues quand on raconte cela », rit Adrien.
Photos Victoria Pulido
Texte Denis Lorut