Une seconde plongée dans les faits divers survenus dans les Bois Noirs aux siècles passés, avec Jean-François Faye et Sylvie Vissà
C’est peu de dire que Jean-François Faye et Sylvie Vissà ont été inspirés par leur sujet d’exploration, les faits divers survenus entre Puy-de-Dôme, Loire et Allier. Alors même qu’ils livraient le premier opus de leurs Rouges Bois Noirs en avril dernier, le second tome était déjà mis sur le métier.
« Dès qu’on a commencé à travailler sur le sujet - qui était une idée de Sylvie - en répertoriant les cas intéressants, on avait déjà un livre de 500 pages ! », sourit Jean-François Faye, l’un des deux membres de ce duo qui a déjà quatre livres, à quatre mains, à son actif.
Des récits de 1800 à 1935... ou 1690Le tome 2 est donc sorti quelques jours avant le reconfinement, et explore, comme son grand frère, les faits divers survenus dans les Bois Noirs, généralement entre 1800 et 1935, mais avec un détour en 1690. « On écarte la Seconde Guerre mondiale, pour éviter les règlements de compte d’après-guerre ou de toucher des gens qui pourraient être encore vivants ou leurs descendants », souligne Jean-François Faye.
En 270 pages, 26 chapitres et 34 histoires, il est donc question d’infanticides, de viols, de meurtres, avec toute une dimension historique, notamment dans les peines encourues, évoluant au gré des époques. En parcourant les archives départementales, les dossiers d’assises ou les journaux de l’époque, Jean-François Faye et Sylvie Vissà sont aussi tombés sur quelques figures peu fréquentables.Tel ce couple où, à quelques années d’intervalle, le mari assassine puis la femme commet un infanticide. Il y a aussi cette histoire survenue à Villemonteix (Creuse) qui a ému Jean-François Faye. « Un homme a tué un couple, tandis que leurs enfants dormaient. Ils ont trouvé leur père, mort, allongé dehors. Ils ont cru qu’il dormait. C’était très poignant… »
750 exemplaires tirés pour le tome 2Vu le succès du tome 1, qui a bénéficié d’un nouveau tirage de 500 exemplaires, le numéro 2 a été d’emblée imprimé à 750 exemplaires, distribués dans de nombreux points de vente du bassin. Et pour la suite, si le duo a épuisé le sujet des faits divers sur la zone des Bois Noirs, le secteur continue de l’inspirer. Sylvie Vissà et Jean-François Faye ont lancé la rédaction d’un ouvrage consacré à l’histoire de Celles-sur-Durolle, prévu pour fin 2021.
« La chienne, le chat et les rats »Le Nétrablais Henri Vial est intrigué. Le jeune juge de paix de Noirétable, Jean Octave Faye, vient de le convoquer en mairie, sans lui préciser ce qu’il voulait. D’emblée, le juge lui demande ce qu’il faisait dans la nuit du 27 au 28 janvier 1902. Ce soir-là, il était en train, avec d’autres scieurs de chez Aguiraud, de se griser copieusement dans une auberge de Noirétable. « Nous y voilà ! », se dit-il, « on va maintenant nous reprocher de nous saouler ». Mais ce n’est pas l’objet de cette convocation, et ce que va lui apprendre le juge de paix va le stupéfier…
« La cravate salvatrice »Le mardi 28 novembre 1911, c’était jour de foire à Lachaux. Le jeune Claude Coutier en a bien profité, même si… Né en juillet 1887 à Saint-Victor-Montvianeix au hameau de Monat où ses parents tenaient une ferme, Claude Coutier a 24 ans. Ce grand gars de 1 m 77, aux yeux bleus, aux cheveux blonds et au nez un peu long habite à Murat le deuxième plus grand hameau de Lachaux où il aide son père, Jean, métayer du sieur Riboulet.
Il est rentré chez lui vers 22 heures. Il ne s’est pas encore déshabillé quand il entend du bruit au dehors, et même des petits coups sur la porte. Croyant à l’appel d’un membre de sa famille, il va ouvrir. Il fait nuit noire. Il sort et s’avance d’un pas dans la cour. Soudain un coup de feu retentit. Claude s’écroule…
Parution. Rouges Bois Noirs, tome 2, 270 pages, Association Les Amis des Bois Noirs. 19,50 €.
François Jaulhacfrancois.jaulhac@centrefrance.com