Le marché du vendredi à Moulins en berne
À midi vendredi, les marchands pour la plupart remballé déjà leur stand. « Les journées sont longues quand on passe son temps à attendre. Et en remballant à midi plutôt qu’à 12 h 30, je ne suis pas sûre qu’on ne manque pas des clients, regardez, là il n’y a personne », lance Johanna Dome qui vend des olives, des tapenades et des fruits secs.
La plus forte baisse des marchésSi elle s’estime chanceuse de pouvoir déballer contrairement à tous ceux qui ne font pas de l’alimentaire, elle estime une baisse de ces ventes autour de 30 % le vendredi à Moulins. La baisse la plus importante de tous les marchés qu’elle fait. Pareil pour Loïc Luent, de la Pêcherie de Vichy : « Ça reste un bon marché, mais par rapport à la même période l’an dernier, la différence est significative. Beaucoup plus que sur les autres marchés que l’on fait dans l’Allier ou dans le Puy-de-Dôme ».
À Moulins, les vendredis, l’ensemble des commerçants ont constaté qu’il y avait moins de passage : « Il y a moins de monde, ça se ressent aussi sur les parkings qui sont moins pleins. Les gens ne viennent pas en centre-ville. Tout doucement, la grande surface va avoir notre peau. C’est structurel, mais en cette période, on le sent d’autant plus », explique un marchand de fruits et légumes de Fruit et Gallia.« Avant les gens allaient boire un café le matin, ou l’apéro en fin de matinée, mais là tout est fermé », indique Gil Pailleret producteur de fromage à Villeneuve-sur-Allier. Une clientèle de passage qui manque aux différents marchands.
« On le voit bien, les gens font au plus vite. Ils ont leurs habitudes, mais ils ne traînent pas en chemin »
« Au premier confinement, il y avait plus de monde, mais bon déjà il ne faisait pas le même temps et puis le marché du dimanche avait été supprimé. Quand il fait froid les gens sortent moins. Et les autres années, on sent aussi une baisse avant les fêtes », tempère Gil Pailleret.
Des légumes bios cultivés à Besson (Allier) vendus au marché à Moulins
« Et puis pour cette deuxième vague, l’Allier est plus touchée que la première il y a peut-être aussi des gens qui ne veulent pas sortir » ajoute Johanna Dome.« Le vendredi, on a une clientèle assez fidèle de personnes âgées qui habitent en centre-ville que je n’ai pas vu depuis le début du confinement » ont constaté Nadia Batikhy et son amie Ludivine Quillet de Néo qui ne vend que des produits auvergnats.
Les stands alimentaires toujours aussi nombreuxSi les clients sont moins présents, les marchands d’alimentaires eux sont toujours au rendez-vous, « entre 50 et 80 suivant les vendredis », estime Antoine Manzagol, régisseur des droits de place. Ce dernier indique que le vendredi, le non-alimenatire représente environ 40 stands.Il explique également que par rapport au premier confinement, « les stands sont espacés de 5 mètres, donc on a plus une impression de dispersion. Au premier confinement, on avait rassemblé les marchands sur la place d’Allier et on devait compter les clients. Il y avait une file d’attente. L’effet visuel n’est pas le même », poursuit Antoine Mangazol.
Une bonne nouvelle soulignée par les différents marchands, il y a plus de monde le dimanche. « Les vendredis même pendant le confinement beaucoup de gens travaillent, détaille Johanna Dome. Le dimanche, ils se promènent en famille. Les gens ont besoin de sortir ».
Marie Collinet