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Amputé d’une jambe, Olivier Joudiou a décidé de créer sa propre entreprise à Méasnes (Creuse) pour retravailler

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«Quand on écoute les médecins, on est foutu. Il faudrait limite ne plus bouger, ne plus prendre de risque, ne plus se fatiguer, sourit Olivier. Alors oui, on fatigue plus vite que les autres, mais on est toujours capable de faire des choses. » Son mantra depuis sept ans.

Après son accident en février 2013, Olivier est resté longtemps en fauteuil avant de pouvoir remarcher correctement, « sans canne, je boitais simplement ». Après de nombreuses opérations, des complications et une nécrose osseuse obligent, quatre ans plus tard, à l’amputation de sa jambe gauche au niveau de la cuisse.

 

Le regard des autres : la seule chose qui lui rappelle son handicap

Le handicap, Olivier confie ainsi l’avoir apprivoisé, « progressivement » et s’estime même chanceux. « Par rapport à d’autres handicaps, les contraintes que j’ai sont relativement acceptables. » Souvent, ce sont finalement les autres qui lui rappellent son handicap. « Il m’est arrivé de dire : ”Ne vous inquiétez pas, ce n’est pas contagieux” face au regard de certaines personnes », évoquant des remarques qui le choquent encore, comme celle de ce père de famille, croisé dans la rue qui lui demande s’il peut cacher sa prothèse parce qu’elle interpelle les enfants. 

« C’est violent. Ce n’est pas tous les jours mais je comprends que des personnes qui ont un handicap lourd le vivent très mal et ne veuillent tout simplement pas sortir, pas affronter le regard des autres. »

Après avoir repris possession de son corps, qui s’appuie désormais sur une jambe bionique, il veut reprendre possession de sa vie, notamment professionnelle. C’est finalement là qu’il sera confronté à son plus grand défi.

« J’étais en contrat intérim longue mission quand j’ai eu mon accident en allant au travail, donc dans ce cas-là, il n’y a pas de reclassement professionnel possible. C’est licenciement pour inaptitude », se souvient Olivier. Mais hors de question pour lui de se contenter de sa rente d’accident du travail.

Retrouver du travail : un parcours compliqué

« Je m’étais réinscrit en boîte d’intérim et au premier rendez-vous avec la médecine du travail, j’ai cru que le médecin allait faire des bonds. Quand elle m’a vu debout, elle m’a dit : “Mais qu’est-ce que vous voulez faire, vous avez vu votre état ?”. Son discours c’était que j’avais une rente, je ne devais pas me plaindre ni chercher à faire les mêmes choses qu’avant… Ça m’a saoulé. Et malheureusement, c’est un discours que j’ai entendu plein de fois. Le monde du travail, c’est compliqué dans notre cas », raconte Olivier qui embrasse son handicap comme sa nouvelle vie avec force opiniâtreté et foule d’envies. 

« Je suis partisan de dire qu’il faut continuer à faire tout ce que l’on peut et qu’il ne faut pas se donner de limites, elles s’imposeront d’elles-mêmes de toute façon »

Il s’est d’abord lancé dans une formation de chauffeur taxi mais faute de véhicule adapté à l’examen, il n’a pas pu le passer. « C’est quelque chose qui m’aurait plu, le contact avec les gens, la route, j’ai toujours eu une image de ce métier qui était assez vivant et je pense que ça m’aurait plu sur le long terme. » Finalement, le hasard d’une rencontre le met sur une tout autre route, celle du tatouage.

Créer son entreprise, ultime pied de nez à ceux qui ne croyaient pas en lui

Passionné d’aquariophilie marine, il décide de se séparer de tout son matériel après son divorce, il y a cinq ans. « J’avais passé une petite annonce et une personne m’a contacté. C’était un tatoueur ! » Un univers qui n’est pas étranger à Olivier, qui a quelques encres dans la peau et un talent secret : le dessin et la peinture.

« On a discuté, c’est quelque chose qui m’a toujours plu mais que je n’avais jamais osé franchir le pas. Peut-être le fait de ne pas se sentir capable… En voyant mes dessins au mur, il m’a dit que j’avais un style, qu’il fallait essayer. On est resté en contact, il m’a conseillé sur du matériel à acheter, sur des techniques… »

Où en est-on de l'accessibilité dans les rues de Guéret, en Creuse ?

Entre les séances de rééducation et les opérations, Olivier s’essaye, s’entraîne sur lui, « une fois, deux fois, dix fois, cent fois. Voilà comment ça a fait son petit chemin ! ». Accompagné par Cap Emploi 23 et BGE Limousin, il saute le pas et ouvre, le 1er août 2019, son salon de tatouage privé, ChiMéra Arts Tattoo, dans sa maison de Méasnes.

« C’est vrai que ça a été une solution,me dire que j’allais me débrouiller tout seul, créer mon activité. Entreprendre des choses, c’était faire un bon pied de nez à ceux qui me disaient de ne rien faire.La meilleure façon de leur prouver qu’ils avaient tort. »

Si le confinement a mis en pause son activité, il pense déjà à l’après. « J’aimerais développer encore plus mon activité, installer un salon public pour avoir une boutique, pouvoir exposer mes peintures aussi. L’idée, ce serait d’avoir un lieu qui puisse être une boutique éphémère en partenariat avec d’autres artisans. » La route continue donc pour Olivier. 

Contact. Salon de tatouage ChiMéra Arts Tattoo, 4 rue des Pierres bures à Méasnes. Facebook : ChiMéra-Arts-Tattoo-107077247320838 ; e-mail : arts.chimera@gmail.com.

Texte : Julie Ho HoaPhotos : Pascal Dacasa




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