La piscine d'Issoire leur est accessible pendant le confinement : "Elle a un effet irremplaçable sur notre santé"

« Ça va toi ? Moi, je me sens comme un poisson dans l’eau ! », s’exclame Viviane, bonnet en silicone orange sur la tête, lunettes de piscine collées au front. Elle n’a pas nagé depuis le début du confinement. Deux semaines. Une éternité pour cette entraîneur de natation qui fréquente les bassins depuis plus de vingt ans.

Mercredi matin, elle était l’une des premières au centre aqualudique d’Issoire. Un créneau est désormais réservé aux professionnels, comme elle, et aux personnes en situation de handicap ou ayant une prescription médicale. « Il y a eu une forte demande de ces publics-là pour continuer à avoir accès à la piscine pendant le confinement », explique la directrice, Sophie Turban de Ronchi.

S'entraîner ou soulager des douleurs physiques

Les nageurs peuvent aller à la piscine avec un justificatif pendant le confinement.

Magalie, 44 ans, est ravie d’avoir pu ressortir son bonnet aux couleurs de l’USI Natation. Elle nage trois à quatre fois par semaine pour soulager des douleurs au dos. « C’est comme manger ou dormir… Ça fait partie de mes habitudes quotidiennes ! Je pratique aussi en eau douce, au Chambon souvent, mais ça, c’est encore plus compliqué en ce moment », sourit-elle.

Pour continuer l’activité physique, malgré tout, cette infirmière fait de la marche. « Ça n’a pas le même effet quand même. Dans l’eau, les muscles fonctionnement autrement, ça procure un bien fou. La piscine a un effet irremplaçable sur notre santé. » Viviane, qui s’est entraînée « comme elle le pouvait chez elle, en prenant son mal en patience », confirme : 

Certains ont besoin de sortir prendre l’air pour aller bien, nous, on a juste besoin d’être dans l’eau !

À côté, Marie profite de ce moment en toute discrétion. « Ce matin, j’avais envie de pleurer en arrivant. Ça fait tellement de bien au corps et à l’esprit », confie la trentenaire. La natation l’aide à traverser une « petite dépression » et à soigner son épaule. Double prescription médicale !

Partage du bassin avec les scolaires

Les nageuses du jour partagent le bassin sportif avec une classe de lycéens. Arnaud et Mathieu assurent la surveillance. « Pendant le premier confinement, toutes les activités étaient à l’arrêt. L’été a été très calme. Ça nous fait plaisir de voir du monde ! », lancent les deux maîtres nageurs.

Les nageurs ayant un justificatif partagent le bassin avec un groupe de scolaires.

Chaque groupe a son couloir de nage et son vestiaire. 

« Nous avons tout organisé pour qu’ils croisent le moins possible les scolaires. Aujourd’hui, ils sont peu nombreux mais nous pourrions accueillir une trentaine de personnes. »

Elle prévient, en insistant : « Le but n’est pas que tout le monde aille chez son médecin pour demander un certificat médical. Ce moment doit être réservé à ceux qui en ont besoin pour leur profession ou leur santé ». 

Le mercredi est habituellement la journée la plus animée de la semaine, elle se termine maintenant à 9 h 30. À cinq ou dix minutes près… « Faut-il faire une annonce pour vous faire sortir de l’eau ? », plaisante le maître nageur. « Je sortirai quand on viendra me chercher ! », lui répond sur le même ton Viviane, bien accrochée à la ligne d’eau.

Pratique. La piscine est ouverte seulement le mercredi de 8 h 30 à 9 h 30 à un public spécifique, sur présentation d’un justificatif professionnel, médical ou d’une carte d’invalidité. Infos au 04.73.71.76.76.

Lisa Douard