Tout savoir sur les 294.127 habitants de Clermont Auvergne Métropole

Comme si la boucle était bouclée. Clermont Auvergne Métropole a été créée le 1er janvier 2018. Et c’est justement à cette date que se fixe le dernier recensement de l’Insee. À peine née, pourrait-on dire, et déjà victorieuse.

Si les quatre principales métropoles de la grande région Auvergne-Rhône-Alpes (Lyon, Grenoble, Saint-Étienne et Clermont) gagnent des habitants, le bassin puydomois est le seul à afficher un solde migratoire positif. Le seul, donc, à attirer de nouvelles populations. Mais la carte postale n’est pas idyllique tant elle présente de disparités.

Entre 2013 et 2018, la croissance démographique de Cébazat ferait pâlir une colonie de fourmis. Près de 17 % de gain d’habitants en cinq ans pour voir sa population atteindre 8.727 âmes. Une explosion d’autant plus remarquable, que les cinq années précédentes, Cébazat avait perdu des habitants, et qu’entre 2013 et 2018, le solde naturel est négatif.

Un chiffre : 14.000 habitants gagnés par Clermont Auvergne Métropole en dix ans, entre 2008 et 2018.

Pont-du-Château (11.802, +12 %), Aubière (10.745, +11 %), Le Cendre (5.489, +10 %) et Saint-Genès-Champanelle (3.641, +10 %) sont les autres grands gagnants de ce recensement. Des croissances déjà entamées sur les cinq années précédentes.

C’est Royat qui a perdu la plus importante proportion de sa population entre 2013 et 2018, avec 183 habitants en moins, soit une baisse de 4 %. Chamalières, Romagnat et Châteaugay affichent également une perte démographique de plus de 2 % entre 2013 et 2018. À noter que Chamalières, après avoir gagné des habitants entre 2008 et 2013, voit la tendance s’inverser. Si l’on remonte sur dix ans, Romagnat, Aulnat et Blanzat voient leur population baisser de 4 à 5 %. Même si Aulnat a jugulé l’effet depuis cinq ans (avec même 50 habitants gagnés).

Un chiffre : 146.734 habitants à Clermont, 2.848 de plus en un an. Soit un tiers des gains de la Métropole alors que la capitale représente la moitié de la population.

Baisse et augmentation de population tiennent souvent à des politiques locales. Sur la carte de la Métropole, des communes voisines peuvent voir des fluctuations totalement opposées, il n’y a donc aucun effet géographique net. Une donnée symbolise l’attractivité d’un territoire : le solde migratoire (la différence entre les entrants et les sortants). Depuis dix ans, celui de Beaumont, Romagnat et Gerzat est négatif.

Chamalières et Royat, les deux communes huppées de l’ouest de Clermont, ont vu ce solde basculer. Passant d’un taux très enviable de 1 % (les plaçant en 4e et 6e positions d’attractivité), à un solde négatif (3e et 6e communes les moins attractives de la Métropole). Saturation du territoire, prix de l’immobilier ou politique locale, les causes peuvent être multiples.

66.732.538 habitants en France, votre commune a t-elle gagné des habitants ?

En plus de cet effet migratoire, Royat et Chamalières, tout comme Durtol et Blanzat affichent un solde naturel (nombre de naissances moins nombre de décès) négatif depuis dix ans. Signe éloquent d’une population vieillissante. Dommage pour Blanzat qui attire pourtant de plus en plus d’habitants. C’est à Saint-Genès-Champanelle et à Clermont-Ferrand que le solde naturel est le plus haut. Des communes se peuplant donc de jeunes couples venus fonder des familles. Pour la capitale auvergnate, ce solde naturel est d’ailleurs la base de sa croissance démographique, puisque 2,5 fois supérieur à son solde migratoire. 

Deux questions à Olivier Bianchi, président de Clermont Auvergne Métropole  Clermont est la seule des quatre grandes métropoles d’Aura a affiché un solde migratoire positif. Je pense que c’est l’effet “métropole moyenne” qui nous rend attractif. Même si on parle des problèmes de circulation ou de sécurité, on reste en vérité une métropole du bien vivre et du bon vivre. Mais il faut se poser la question de l’équilibre des populations. Les grandes métropoles perdent des habitants parce que les gens vont sur la deuxième ou la troisième couronne pour retrouver une qualité de vie et surtout un accès financier à certaines choses. Clermont est dans cette phase et nous devons la maîtriser pour ne pas vivre dans dix ans ce que vivent Lyon ou Grenoble.

Quelles conclusions politiques vous tirez de ces données démographiques?? Ce qui gagne, c’est l’hyper-centre métropolitain et la deuxième couronne. Ca nous invite à travailler l’aménagement métropolitain en terme de services publics et de transports. En fait, il faut être multiscalaire : avoir à la fois une stratégie de capitale dans une région, à l’ouest d’Aura et dans le Massif Central, et en même temps une stratégie métropolitaine pour maintenir une dynamique pour l’ensemble du territoire et ne pas voir des zones d’ombre. Les lignes de bus qui sortent de l’intra-muros clermontois, c’est exactement cet objectif.

Simon Antony