Pour Alain Menut, « la Creuse est passée à la vitesse supérieure »
Qu’est-ce qui a changé pour Creuse Oxygène depuis dix ans ?
En dix ans, beaucoup de choses ont changé. On a vraiment personnalisé nos actions de territoire vers le niveau national et international. On a énormément progressé tout en s’étoffant en matière d’organisation. On a aussi une meilleure structuration en matière d’équipe avec la DN1 sur route, la DN1 internationale en VTT et une équipe UCI en cyclo-cross. Avant, on avait une colonne vertébrale qui était uniquement le VTT mais on l’a élargie à toutes les disciplines. Quand on regarde dans le rétroviseur, on est conformes par rapport à nos marges de progression qu’on fixe par olympiade.
Et, plus généralement, comment la Creuse a-t-elle évolué ?Je ne vais pas parler du passage de 90 km/h à 80 puis encore à 90… Mais, depuis dix ans, je pense qu’on est passés à la vitesse supérieure pour ce qui est de l’image. Tellement de citadins envient aujourd’hui notre département nature, plus qu’avant. La Creuse est en train de prendre un virage. En ce moment, on est vraiment sur une dynamique forte autour de la nature.
On sent une envie collective avec plein d’EPCI qui poussent beaucoup. Après, ce sont les hommes et les femmes qui font le territoire. Les dix dernières années ne sont pas négatives même si on n’arrive pas à stabiliser notre nombre d’habitants sur le territoire.
En 2011, une participation du département à des Jeux Olympiques paraissait-elle utopique ?Non, je ne peux pas dire utopique. Quand on est motivé, qu’on croit à son territoire, qu’on croit en son pays, il faut construire. Et cette construction ne se fait pas en deux ans. En 2011, on ne pensait pas pouvoir être sûrement base arrière car on ne savait pas quand est-ce que les Jeux allaient revenir à Paris. Cela aurait pu être en 2070 ! Il y a tellement de pays aujourd’hui qui sollicitent l’aventure olympique. Sinon, on serait partis sur autre chose. En 2011, ce n’était pas forcément réalisable mais envisageable.
Quels vont être les efforts à faire pour la Creuse dans les dix prochaines années ?Aujourd’hui, la Creuse compte environ 120.000 habitants. C’est un petit département qui peut être pilote par rapport à d’autres. Cela veut dire que l’on peut avoir 120.000 acteurs. On doit devenir un vrai lieu de vie avec plus d’animations et moins de zones blanches. Je sens l’avenir assez serein car on a une orientation vers les grands espaces, la tranquillité et la verdure alors qu’avant ce n’était pas trop le cas. Je pense que l’on aura beaucoup plus de Français venant de grandes banlieues qui vont venir vivre dans notre département, cela sera aussi lié au développement du télétravail.
Propos recueillis par Alix Vermande