Une Avermoise en journaliste de 1934 dans le film "Laval, le collaborateur"
Cécile Goutaudier a les yeux qui pétillent.
À Moulins, mardi 8 décembre, lors du tournage d’une scène du film "Laval, le collaborateur", elle a pu rencontrer Patrick Chesnais, un acteur que la jeune quadra suit depuis petite. Et quelle rencontre !
« On était au Grand Café. On m’a demandé de m’asseoir en face de lui. J’ai passé toute la matinée comme ça. Il a engagé la conversation avec chacun d’entre nous. J’étais la seule femme, avec des gars de Lyon, Lapalisse, Clermont, Vichy, un vrai serveur du Grand Jus de Moulins… Patrick Chesnais est très accessible et drôle, comme je l’imaginais. »
« Buvez donc de l’eau de Chateldon ! »Le comédien a même essayé de dérider des figurants très (trop ?) sérieux, dans leur rôle de journalistes de 1934 : « On avait deux règles, ne pas regarder la caméra et continuer à prendre des notes et prêter attention à ce que dit Laval, jusqu’à ce qu’on entende “coupez”. Patrick Chesnais a essayé de mettre un peu de rigolade dans tout ça, car on a fait beaucoup de prises, il avait beaucoup de texte. Il s’amusait à poursuivre la scène, en me proposant de goûter à son verre de Chateldon, alors que ce n’était pas prévu. Il a fallu que je boive le verre d’eau, mais je n’ai pas répondu, car je n’avais pas le droit de parler en tant que figurante ! Bref, c’était sympa ».
Patrick Chesnais a l’âge de sa maman :
« Il fait partie des acteurs qui me sont chers, qui m’ont accompagnée. J’ai un premier souvenir très net de lui dans "Il y a des jours… et des lunes", de Claude Lelouch. J’avais onze ans. Tout le monde est désabusé dans ce film. Il joue le rôle, pas très flatteur, d’un médecin ».
Ce que j’aime, c’est sa voix ! Dans "Laval", il joue un homme abject, mais comme c’est lui qui l’incarne… mince, il va me paraître sympathique! Patrick Chesnais joue avec son texte, il assure sacrément ! J’étais aux premières loges, bluffée.
Cette petite aventure de deux jours s’est préparée bien en amont, avec des interrogations, Covid oblige. « J’ai postulé par correspondance fin octobre, juste avant le reconfinement. Pas de casting en présentiel ! J’ai eu un retour, me demandant de ne pas couper ma frange. Fin novembre, je les ai relancés. La production m’a dit le 5 décembre de me tenir prête les 7 et 8 décembre. »
Costume et coiffure à la salle des fêtes de MoulinsPhoto DRRendez-vous à la salle des fêtes de Moulins : « Les costumiers ont apporté un grand soin à ma tenue, bien que je ne sois que figurante. Il fallait que je sois crédible en femme active des années 1930. Être propulsée en 1934 m’a fait penser à mes grand-mères qui avaient alors 20 et 16 ans ».
Pour les cheveux, les coiffeuses ont tranché : une perruque, c’est plus simple. Voilà Cécile transformée. « En si peu de temps, rentrer comme ça dans la grande famille du cinéma, ça m’a boostée ! ».Photo DR
Le filmRéalisé par Laurent Hynemann, Laval, le collaborateur, doit être diffusé par France 2 à une date encore inconnue. Il a été majoritairement tourné dans l’Allier.
Mathilde Duchatelle