Jason Berthomier (CF63) : « Être en fin de contrat et jouer, ça rend moins inquiet »

Jason Berthomier aura 31 ans demain. Âge mûr pour le Bourbonnais, serein à l’approche du carrefour que sa carrière pro, commencée sur le tard en 2015, pourrait emprunter.

Demain c’est loin, aussi le milieu offensif ne se casse pas la tête avec sa fin de contrat, programmée en juin, et dont la prolongation ne fait pas encore l'objet de discussions.

En éludant la question de son avenir, en préférant évoquer une période « excitante » car elle perturbe son « confort », le Clermontois insiste aussi sur sa chance. Celle qui lui permet d’évoluer dans une équipe qui joue les premiers rôles de Ligue 2, et d’avoir pu se mettre en évidence (trois buts, quatre passes), lors d’une première partie de saison qu’il estime « plutôt réussie ». « Ça rend un peu moins inquiet », avance-t-il quand même, comme s’il fallait anticiper...

2021 commence par le leader, mais Auxerre, Toulouse et Troyes arrivent derrière. Ça rend gourmand ?

« Oui, on a un début d’année qui va nous permettre de rencontrer plusieurs équipes qui se tiennent en peu de points. Ça commence par Grenoble, une grosse et belle équipe qui a un collectif très fort. Je pense que c’est une bonne chose de pouvoir reprendre par un gros match comme celui-là. On a envie de poursuivre notre bonne série. »

Malgré trois victoires lors des quatre dernières journées, l’équipe est toujours 6e. Faudra-t-il en faire plus cette saison pour être en haut ?

« On voit en tout cas qu’il ne faudra pas faire trop de mauvaises séries. A la fin de l’année, on s’était dit qu’en prenant entre six et neuf points en trois matchs, on serait peut-être sur le podium. On en a pris sept et au final on n’a pas bougé. Les écarts se sont resserrés, une défaite n’est pas non plus rédhibitoire mais on se dit qu’il ne va pas falloir en perdre trop. »

"Parfois, en une demi-heure de jeu, il y a plus à se mettre sous la dent"

Pourquoi l’équipe peut y arriver, cette saison ?

« On est plus fort que les années précédentes, le groupe progresse, chacun franchit des paliers. Ça nous donne plus de confiance et de sûreté. Offensivement, tout le monde a plus de stats, marque plus, fait plus de passes. C’est très très homogène, le danger peut venir de partout, chacun peut amener son petit grain de sel. »

Comme ici face au Paris FC, le 19 décembre dernier, Jason Berthomier a inscrit trois buts en L2 cette saison.  

Comment a évolué votre rôle au sein de l’équipe ?

« Il est le même sur le terrain, c’est-à-dire jouer assez haut, presque comme un deuxième attaquant, et en participant plus au jeu quand l’équipe en a besoin. Je pense que c’est de mieux en mieux et les stats parlent un peu plus pour moi. Je me plais dans ce rôle-là. Au début, c’était un peu nouveau pour moi dans le sens où j’étais plus créateur avant. Ici, je ne dois pas forcément participer au jeu, ma priorité est d’être dans la zone de finition. »

Le turn over instauré dans le secteur offensif par Pascal Gastien n’est-il pas difficile à vivre ?

« Non, car il est dû au fait que tout le monde est performant. On sait l’importance de garder tout le monde concerné. Sur certains matchs, on apporte plus en rentrant. Évidemment, on préfère tous commencer, mais on a vu beaucoup de joueurs être décisifs quand ils sont rentrés. Parfois, en une demi-heure de jeu, il y a plus à se mettre sous la dent. Le match se débride un peu, on est un peu plus frais. De toute façon, on ne fait pas une saison à 12 ou 13 joueurs. On sait que la fraîcheur, dans les postes offensifs, est importante. »

« Je ne vis pas mal cette période. Au contraire, ça me permet de sortir de mon confort »

Votre première résolution pour 2021 est-elle de prolonger avec le Clermont Foot ?

« Je n’ai pas de résolution particulière par rapport à ça. Il se passera ce qu’il se passera. C’est la première fois que je me retrouve en fin de contrat depuis que je suis professionnel et je le vis plutôt bien. J’ai aussi du temps de jeu et je me sens bien. Je pense que ma première partie de saison est plutôt réussie, je trouve que j’ai progressé depuis mon arrivée ici, donc je ne me prends pas plus la tête que ça. Je me sens bien physiquement et mentalement. Cette période est différente pour moi mais c’est aussi excitant. »

Cette situation ne génère-t-elle pas d’appréhension pour vous ?

« L’appréhension est la même pour un footballeur. C’est de ne pas jouer, de se blesser. Quand on est en fin de contrat et qu’on a la chance d’avoir quand même du temps de jeu, dans une saison qui se passe plutôt bien, dans une équipe qui tourne comme ça, ça rend un peu moins inquiet. Je ne vis pas mal cette période. Au contraire, ça me permet de sortir de mon confort. »

Dans l’idée de continuer au Clermont Foot ?

« On verra (il sourit). »

Propos recueillis par Laurent Calmut