Réseau international d'escroqueries sur le web : un Corrézien condamné à un an ferme par le tribunal de Tulle
e mode opératoire de cette vaste escroquerie, organisée à l’échelle internationale, était bien huilé : des fausses petites annonces étaient publiées sur différentes plateformes Internet - Le Bon Coin, Via Street… - et des paiements demandés pour ces ventes de voitures, de billets de concerts, de bois ou de locations de maison sous forme de mandat cash. Lequel était retiré depuis plusieurs bureaux de poste en Corrèze et dont le montant était, outre une commission prise par les mis en cause corréziens, renvoyé au Bénin par mandats Western Union.
Une seule prévenue devant les jugesÀ la barre du tribunal judiciaire de Tulle, hier, le protagoniste de ce réseau orchestré depuis l’Afrique, un Corrézien de 52 ans, était aux abonnés absents. C’est pourtant bien lui que l’enquête, débutée en novembre 2012 après une plainte déposée à la communauté de brigades d’Uzerche, désigne comme le relais des arnaques dans le département. « En fin de droits de chômage, il a indiqué en garde à vue avoir été mis en relation avec les instigateurs béninois via une femme sur Internet », a précisé la présidente.
La seule personne parmi les quatre prévenus cités à comparaître présente à l’audience, une Corrézienne, a d’ailleurs indiqué à la barre avoir été « recrutée » de la même manière par le principal arnaqueur corrézien. « Il m’avait proposé d’aider une ONG qui œuvre pour des enfants au Bénin en allant récupérer des mandats cash dans des bureaux de Poste ».
À tour de rôle, elle et son mari, également impliqué mais à moindre degré, comme le quatrième prévenu, viennent donc relever les mandats, prennent 10 % sur les sommes et renvoient le reste vers les contacts d’Afrique de l’Ouest.
87.290 € de préjudiceAu final, entre octobre 2012 et mars 2013, 38 malversations et des sommes coquettes sont relevées par les enquêteurs. « Au total, l’enquête a établi que 87.290 € avaient été détournés illégalement et 76.538 € envoyés vers le Bénin. Soit 10.752 € perçus par les acteurs corréziens des escroqueries », détaille la présidente.
Suivant intégralement les réquisitions, le tribunal a condamné le quinquagénaire natif de Brive à 24 mois de prison, dont 12 mois de sursis probatoire avec obligation d’indemniser les 23 victimes qui se sont constituées parties civiles. La mise en cause, elle, a écopé d’une peine de 6 mois de sursis, son mari de 4 mois de sursis ; celui qui avait prêté son compte en banque pour des transferts a été condamné à 3 mois de prison avec sursis.
Julien Bachellerie