« On savait depuis Noël qu'on ne rouvrirait pas nos restaurants le 20 janvier »
Deux nouvelles. « Au terme de la réunion qui s'est tenue ce mardi (NDLR, ce 5 janvier) à Bercy, il y a deux éléments à retenir : il n'y aura pas de réouverture des restaurants le 20 janvier et les aides au secteur continueront », annonce Alain Grégoire, président de l'Umih (Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie) Auvergne-Rhône-Alpes.
Pour Marcel Bénezet, président de la branche des cafés, bars, brasseries du GNI-Synhorcat, la nouvelle est tout sauf une surprise. « On savait depuis Noël qu'on ne rouvrirait pas le 20 janvier. Cela sera annoncé officiellement le 7 janvier ».
Une réunion a été planifiée en urgence ce mardi 5 janvier à 15 heures à Bercy entre les représentants des bars et restaurants, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire et Alain Griset, ministre des PME. « Ce rendez-vous avait pour but d'affiner les aides, assure Marcel Benezet. Aujourd'hui, on est dans le dur, financièrement. On a les loyers à payer, les assurances, les abonnements... Avec l'aide de10.000 euros par mois, les petites affaires vont s'en sortir. Mais les moyennes et grosses affaires vont avoir du mal. »
Sous perfusionPourtant, selon les chiffres de la Banque de France, les redressements et les liquidations judiciaires d’hôtels et restaurants ont baissé de 26 % entre mars 2019 et novembre 2020 et de 37 % en deux ans. Pour Marcel Benezet, il faut y voir l'effet des aides de l'État qui maintiennent ce secteur sous perfusion. « C'est le prêt garanti par l'Etat (PGE) qui a servi d'éponge, à payer les loyers et les abonnements, mais il commence à arriver à épuisement. »
Avec ce nouveau report, le moral est au plus bas chez les restaurateurs.
« Aujourd'hui, personne ne sait quand on pourra rouvrir. Les gens commencent à se demander maintenant comment ils vont rembourser le PGE et certains se posent la question de mettre la clef sous la porte. On envisage pour le mois d'avril 30.000 affaires qui vont partir à la casse. Les investisseurs étrangers vont être là pour nous prendre nos belles affaires. »
Les organisations professionnelles ont également indiqué lors de la réunion de ce mardi 5 janvier à Bercy vouloir changer de méthode. « On en a ras-le-bol du stop and go, lâche Alain Grégoire, pour l'Umih. Aujourd'hui, ce que l'on souhaite, c'est une date de réouverture et que l'on s'y tienne. Sur le plan financier, il faut aussi non plus des aides mais de véritables mesures de soutien : le PGE, c'est de la dette »
Nicolas Faucon