Son salon-camion de coiffure sillonne les villages du bassin d'Issoire : "J’aime l'idée d'aller à la rencontre des gens"
À 22 ans, la coiffeuse Céline Porte se déplace de villages en villages au volant de son camion, dans le secteur d'Issoire (Puy-de-Dôme). Au plus près des clients, le concept a rapidement séduit.
Bip bip ! Elle ne klaxonne pas lorsqu’elle se gare mais son petit camion noir ne passe pas inaperçu. Depuis le 11 mai, Céline Porte sillonne les places d’une douzaine de villages des environs d’Issoire. À 22 ans, la jeune coiffeuse originaire du Breuil-sur-Couze a ouvert Bip Bip Coiff, un salon pas tout à fait comme les autres. Bac à shampoing, climazon, tondeuse, pinces à cheveux : tout y est méticuleusement rangé dans les quelques mètres carrés du commerce de 3,5 tonnes monté sur roues.
« Les camions, j’en ai toujours vus car mon père est loueur de matériel. Je voulais ouvrir ma boutique, mais je ne me voyais pas rester sur le même trottoir. J’aime l’idée de me déplacer et d’aller à la rencontre des gens », explique celle qui a démissionné deux semaines avant le confinement de mars.
En pantoufles chez la coiffeuseDe Saint-Babel à Saint-Cirgues-sur-Couze en passant par Vichel, le concept a rapidement trouvé son public. « J’ai choisi de cibler les communes où il n’y a pas de salon fixe et de m’y rendre une fois toutes les deux semaines », détaille la gérante. Des autorisations en mairie pour poser son bolide, des affiches dans les boites aux lettres et sur Facebook pour se faire connaître et un déconfinement pour lancer l’activité.
J’ai eu la chance de commencer à ce moment-là. Sans cela, j’aurais peut-être un peu plus peiné. J’ai fait des grosses journées, de 8 heures du matin jusqu’à 20 heures et les clients sont restés et beaucoup sont même devenus des habitués. C’est vraiment chouette !
À Saint-Martin-des-Plains, Monique Godart en fait partie. C’est avant tout la proximité et le service rendu qui l’ont séduite. En plus de la qualité du travail et de l’accueil, bien sûr. « Elle vient à ma porte, ou pratiquement ! Je vais chez ma coiffeuse en pantoufles, qu’est-ce que je peux demander de plus ? », plaisante la patronne de l’auberge du Tilleul qui ne manque plus un brushing.
Pour les communes où Bip Bip Coiff s’arrête, c’est un vrai plus. « On connaissait les commerces itinérants mais une coiffeuse, ce n’est pas commun. Ça nous rend bien service et les habitants sont enchantés », raconte Guy Archimbaud, le maire de Saint-Babel.
Bientôt le permis poids lourdLui a déjà pris rendez-vous pour mardi prochain, mais parfois « il n’y a plus de place. On peut aller à Yronde-et-Buron, ce n’est pas loin ». Et si Bip Bip posait définitivement ses valises et ses peignes, ici ou là ? « Je me sens tellement bien, à vagabonder dans les villages que pour l’instant, je ne l’envisage pas », répond Céline, qui compte passer son permis poids lourd.
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Marielle Bastide