Les aides à domicile du Cantal réclament une revalorisation de leur métier et une meilleure reconnaissance de leurs missions
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Un manque de reconnaissance criant et des conditions de travail difficiles à endurer : les aides à domicile dans le Cantal tirent la sonnette d’alarme.
Elles ont, bien souvent été en première ligne pendant le premier confinement. Les aides à domicile ne refusent jamais de relever leurs manches et ont montré combien elles savent le faire. « Ah ça ! À partir du mois de mars, quand nous étions, souvent, la seule visite que les personnes âgées recevaient de la journée, il est apparu évident qu’on était utiles. Là, tout le monde était d’accord… Mais depuis ? » interroge Michèle Visi, secrétaire du syndicat CGT 15 des aides à domicile. Avec elle, les salariés du secteur de l’aide à domicile dans le Cantal ne décolèrent pas.
« On est très sollicités. On est en première ligne, en faisant partie de cette chaîne qui évite l’engorgement des services hospitaliers. Grâce à notre présence, on permet le retour à domicile des personnes âgées ou dépendantes. Les sorties d’hôpital sont parfois très rapides, avec le Covid dans les établissements. Et nous, nous devons gérer tout cela. On est éprouvés. Fatigués. »
Le manque de reconnaissance dont souffre leur profession entraîne de grosses difficultés de recrutement. Et le manque de personnels rime inévitablement avec travail en sous-effectif et fatigue extrême causée par des plannings lourds « et stressants. On commence la journée, avec l’aide au lever, vers 7 heures. On la termine après 20 heures, après les couchers. Même avec des pauses dans la journée, l’amplitude horaire est éreintante », illustre la déléguée syndicale qui alerte sur la souffrance au travail de tout une profession. Sans parler des exigences, toujours plus importantes, de leur public.
« Il est urgent de valoriser ce métier, avec la refonte des grilles, qui éviterait un salaire indigne au vu des tâches effectuées pour permettre le maintien à domicile de nos aînés ».
La revalorisation d’une professionÀ des missions très diverses qu’elles assurent, quotidiennement, avec professionnalisme et patience, vient aussi se confronter une réalité qui exacerbe des situations fragiles : « nous agissons au domicile. Ce qui implique des déplacements ».
Nous effectuons de nombreux kilomètres avec une indemnité qui est minable au vu de nos frais.
Elle poursuit : « Nous intervenons partout dans le Cantal. Ne parlons même pas des difficultés d’accès, comme ça a été le cas, récemment, à cause de la neige… Pourtant, il nous faut être là, pour nos aînés. Ce qu’on réclame c’est de la considération. Et que le métier soit revaloriser. C’est urgent. Si le métier est mieux considéré, donc mieux payé, sans doute qu’il sera moins difficile d’attirer de nouvelles personnes qui voudront le faire », formule le vœu Michèle Visi. Un avenant pour la profession est en cours de négociation.
Marie-Edwige Hebrard