Rassemblement devant le rectorat à Clermont pour dénoncer fermetures de classes et suppressions de postes à la rentrée 2021

« Chaque année, les effectifs augmentent mais les moyens diminuent et des classes sont fermées », résume, désabusée, une enseignante clermontoise. Comme elle, près d'une centaine de personnes étaient rassemblées devant le rectorat de l'académie de Clermont-Ferrand ce mercredi après-midi pour dénoncer la détérioration, d'années en années, des conditions d'enseignement.

Qu'ils enseignent en lycée, collège, primaire ou même maternelle, tous s'inquiètent pour l'avenir. « Le contexte est déjà compliqué et en plus ils nous annoncent des suppressions de postes et des fermetures de classes. Ce genre de décision ne fait qu'accentuer la pression ambiante et les élèves en sont les premières victimes », explique Sylvain, professeur de mathématiques en lycée.« Les classes sont déjà très chargées et ils continuent leur politique de fermetures. Les enfants ont besoin de tout sauf de se retrouver à trente par classe, surtout quand ils découvrent l'école », fustige Fabienne, maîtresse en maternelle. « Nous faisons tout notre possible pour défendre l'éducation des enfants mais l'enseignement ne fait que se dégrader », ajoute une professeur d'anglais.

On ne peut pas aider les élèves en difficulté si on a pas de temps à leur consacrer

Depuis le début de la crise, l'ambiance est morose à l'école. « Les élèves doivent composer avec la situation mais cela devient difficile. La période est vraiment angoissante, elle manque cruellement d'humanité et ce n'est pas en supprimant des postes, que cela s'améliorera », soutient Sylvain, le prof de mathématiques. « Pour mener une pédagogie de projets, il faut des moyens et du personnel, c'est la seule façon de lutter contre la précarisation scolaire », ajoute une enseignante en sciences.

Pour eux, les enfants

sont juste des chiffres

Dans le Puy-de-Dôme, 26 classes dans le premier degré sont menacées de fermeture. Le milieu rural est particulièrement touché. Adjointe à l'éducation à la mairie de Neschers (Puy-de-Dôme), Vanessa Pardo s'alarme, l'une des cinq classes de l'école de la commune doit fermer prochainement : « Le rectorat veut fermer l'une de nos classes, ils le justifient par le fait que douze élèves partent au collège. Mais ils oublient, les tout petits pas encore inscrits, les arrivants et surtout les enfants de gens du voyage que nous pouvons accueillir à tout moment. Résultat, si cette classe ferme, on ne pourra pas accueillir tout le monde. »

Après le rassemblement, cinq représentants syndicaux ont rencontré le secrétaire général du rectorat. Ils ont pu partager leurs revendications et exprimer leur incompréhension face à la stratégie adoptée.

Nathan Marliac