Delpharm et Saint-Rémy-sur-Avre sur tous les écrans de France à l'occasion du lancement du flaconnage du vaccin Pfizer-BioNTech
![Delpharm et Saint-Rémy-sur-Avre sur tous les écrans de France à l'occasion du lancement du flaconnage du vaccin Pfizer-BioNTech](https://www.lamontagne.fr/photoSRC/VVZTJ19dUTgIDAVOBQwd/delpharm-lance-le-vaccin-pfizer-biontech_5307644.jpeg)
La France a suivi en direct, hier toute la journée, le lancement de la production du premier vaccin contre le Covid-19 made in France. Cela s’est passé sur la commune de Saint-Rémy-sur-Avre, autour de son laboratoire Delpharm. Plusieurs dizaines de millions de doses sont appelées à sortir de ce laboratoire et seront destinées à toute l’Union européenne. Une bonne nouvelle pour l’Agglo du Pays de Dreux.
Dès 7 heures, ce mercredi 7 avril, les journalistes de France Info, BFM TV, LCI, M6, etc. étaient positionnés devant la grille d’entrée du site Delpharm à Saint-Rémy-sur-Avre. Radios et chaînes d’information de l’Hexagone n’ont d’yeux et d’oreilles que pour cette actualité qui tourne en boucle : “Le groupe Delpharm a lancé la production du vaccin Pfizer-BioNTech, ce mercredi à Saint-Rémy-sur-Avre, en Eure-et-Loir. C’est le premier site français qui se lance dans la fabrication du vaccin contre le Covid-19.”
Entre Vallée de l’Eure et Vallée d’AvreMais, ce mercredi, ce bouillonnement médiatique autour de cet événement sanitaire attendu depuis plus d’un an contrastait avec le calme régnant dans la cour du site rémois. Implanté au cœur de deux vertes vallées, l’Eure et l’Avre, le site est également protégé par la rivière l’Avre qui coule tranquillement dans ces lieux qui n’ont rien d’une zone d’activité industrielle classique et bétonnée.
En dehors des immenses “tours” d’Air Liquide et les bâtiments du site pharmaceutique, ici tout est nature. À côté du laboratoire, une zone pavillonnaire tranquille.
Le tout est enveloppé par le chant des oiseaux, le bruit de l’eau qui coule et l’ombre des arbres centenaires. Un peu plus loin, le cœur de Saint-Rémy-sur-Avre, avec ses petits commerces de proximité, n’a guère réagi au flot d’analyses et de répétitions des présentateurs.
Investissement dans une cinquantainede super-congélateursAu fil de la matinée, les salariés sont calmement entrés sur le site sans regarder les caméras et, surtout, sans répondre aux journalistes ou très peu. Un des employés souligne qu’« il a fallu seulement quatre mois pour relever le défi de l’installation des nouvelles chaînes et le nouveau matériel pour recevoir la substance active ». Le maître-mot autour de ce lancement du vaccin Pfizer-BioNTech en France restera, toute la journée, le secret.
Les directions locale et nationale n’ont fait aucun commentaire. Unique déclaration à se mettre sous la dent, celle de Stéphane Lepeu, directeur général délégué de Delpharm, se trouve dans le dossier de presse livré par la ministre de l’Industrie Agnès Pannier-Runacher aux médias : « C’est une fierté pour Delpharm d’apporter son savoir-faire à la production en France du vaccin de Pfizer et BioNTech. La confiance que nous accorde le gouvernement français pour l’augmentation de nos capacités de vaccination est un signe fort d’une nouvelle politique industrielle de la santé », a-t-il écrit.
Ce qui est sûr, c’est que les vaccins ne sortiront pas du site cette semaine réservée aux essais et différents tests sur les nouvelles lignes de production dont l’extension a eu lieu ces derniers mois pour s’adapter aux exigences du vaccin Pfizer-BioNTech.
Pour arriver à cela, 20 millions d’euros - dont 10,4 millions d’aide de l’État - ont été injectés. Les responsables de Delpharm pointent qu’ils investissent, en moyenne, 50 millions d’euros par an dans l’innovation pour leurs 17 sites, dont 12 se trouvent en France.
Une soixantaine d’emplois créés localementOutre l’extension des lignes de production, Delpharm a investi dans l’acquisition d’une cinquantaine de super-congélateurs nécessaires pour stocker le produit pendant les deux phases de travail qui se succéderont sur le site eurélien.
D’abord, la substance active arrive congelée d’Allemagne. Sur place, les salariés de Delpharm procèdent au remplissage des flacons, au contrôle du produit fini, à son conditionnement et, à nouveau, à sa congélation, avant sa livraison sur des plateformes européennes. Pour cela, une soixantaine d’embauches ont, ou seront, réalisées pour épauler les 240 salariés du site rémois.
La distribution des doses ne concerne pas seulement la France, mais l’ensemble de l’Union européenne. Les dizaines de millions de doses appelées à sortir du site de Saint-Rémy-sur-Avre seront gérées par la commission européenne depuis Bruxelles, selon un planning précis. La France est censée récupérer près de 15 % des doses livrées par l’Europe.Ahmed TaghzaFollow @AhmedTaghza