Le lycée Jean-Monnet à Yzeure (Allier) confirme son partenariat avec Suzhou et rend obligatoire les cours de chinois

L’enseignement du mandarin sera étendu à la rentrée prochaine, au lycée Jean-Monnet à Yzeure. Les cours de chinois proposés depuis septembre 2018 en LV3 sont un des volets du partenariat d’échanges et de coopération qu’a noué en 2018 le lycée Jean-Monnet avec l’Institut technologique d’art et de design de Suzhou, à 80 km à l’ouest de Shanghai, en Chine. Un établissement chinois de quelques 5.300 élèves, quand le lycée bourbonnais en compte 1.400.

Le lycée Jean-Monnet s'ouvre à la Chine

Ces cours de chinois réunissent cette année 25 élèves, de la seconde au Dnmade (diplôme national des métiers d’art et du design). « Difficile de motiver davantage d’élèves, tant que les échanges ne sont pas possibles, en raison de la crise sanitaire », précise Bo Lombard, enseignante d’origine chinoise installée en France depuis des années.

L'institut technologique d'art et de design de Suzhou. Photo Bo Lombard  

Le premier séjour d’étudiants bourbonnais en design en Chine, prévu en mai et juin 2020, a dû être repoussé. Ils auraient dû suivre pendant plusieurs semaines des cours en anglais, notamment à l’institut de Suzhou, où les cours ont repris en présentiel depuis des mois. « On espère pouvoir démarrer l’an prochain », précise Bo Lombard, qui multiplie les initiatives pour garder le lien avec la Chine : ainsi une vidéo réalisée par les élèves en mandarin, présentant les diverses filières du lycée Jean-Monnet, a-t-elle été envoyée à l’institut chinois. « Ils ont adoré ! »

Des projets d’exposition à Moulins pour présenter l’école de Suzhou sont pour l’instant à l’arrêt. « Mais on a des idées d’expos à distance, en vision, on aimerait leur montrer les musées de Moulins pour entretenir la relation. Il faut qu’on trouve d’autres moyens d’échanger ».

Le lycée Jean-Monnet à Yzeure attire la Chine

Les possibilités d’étudier en Chine peuvent être bien plus longues : l’école prépare sa rentrée de septembre 2021 et recrute ses étudiants étrangers en métiers d’art pour trois ans de licence ou deux ans pour des étudiants déjà titulaires d’un bac + 3 en France, avec, à la clé, une bourse chinoise. Cela concerne des élèves âgés de 17 à 23 ans. Bien sûr, ces séjours se feront si les conditions sanitaires le permettent.

45 étudiants en septembre 2021 et plus de 130 à terme

Bo Lombard apprend aux élèves à parler et à écrire le mandarin : « L’écriture est le plus difficile. Il leur faut associer un son à un idéogramme. Sinon, la grammaire est plus simple qu’en français ».

L’enseignement du chinois deviendra obligatoire en septembre pour une partie des étudiants de Dnmade à la rentrée de septembre : d’abord, pour les 45 étudiants de première année, en 2e langue étrangère. Puis pour les 2e et 3e années, si l’essai est concluant. « À raison d’une heure trente de mandarin par semaine, avec évaluation finale », précise Bo Lombard. D’ici quelques années, c’est donc au moins une centaine d’élèves qui devraient apprendre le mandarin à Jean-Monnet. Quel intérêt, pour les Bourbonnais ? « Il y a de plus en plus d’échanges avec des entreprises chinoises qui s’installent dans le monde entier », répond Bo Lombard.

Ouverture à l’international

Par ailleurs, souligne Francine Mopty, la directrice du campus des métiers et qualifications Design matériaux et innovation, dont le lycée Jean-Monnet est tête de réseau, avec l’école d’ingénieurs Sigma, à Clermont-Ferrand : « Le design demande une ouverture d’esprit. L’élève doit être attentif aux tendances, aux demandes des clients, doit engranger le maximum de techniques, de méthodes de travail sur les matériaux. Pour les Chinois, la France est identifiée comme un pays de design, d’excellence en la matière. C’est ce qui explique leur intérêt à faire cet échange. Pour les futurs diplômés français, il y a des débouchés commerciaux, là-bas. Les Chinois constituent de potentiels clients. C’est un marché immense qui s’ouvre à eux… ».

L’ouverture à l’international constitue un des projets du campus des métiers. « Le design en décoration d’intérieur est en plein développement là-bas », confirme Bo Lombard.

Ariane Bouhours

Ariane.bouhours@centrefrance.com

Le partenariat avec Suzhou. L’institut technologique d’art et de design de Suzhou s’est intéressé à l’approche du design du lycée Jean-Monnet, tournée vers l’innovation et la création, très différente de la leur.  L’institut enseigne différents matériaux : bois, textile, ferronnerie, céramique, cuir, verre, bijouterie, décoration d’intérieur. Une première visite de représentants de l’institut chinois, en février 2017, avait été suivie d’un voyage du proviseur du lycée d’alors, Frédéric Bromont, et de l’Inspectrice d’arts appliqués en Chine, Muriel Janvier, en novembre 2017. Le partenariat conclu en juin 2018, validé par le rectorat, porte sur des échanges d’étudiants, pour les élèves de design et métiers d’art, des stages de formation pour les formateurs (en France et en Chine), et sur une promotion réciproque de la culture et de la langue chinoise et française, dans les deux écoles. À Suzhou, des cours de français sont déjà proposés aux étudiants et l’école a noué des partenariats avec d’autres établissements français depuis les années 1990.