Dix-huit entreprises industrielles d'Auvergne regroupées en Geiq pour recruter en alternance
« Si vous êtes en perte de confiance. Si vous voulez changer de travail ou l’avez perdu. Si vous êtes plein de doutes et d’interrogations, le Geiq industrie Auvergne est la solution. »
Pascal Brunel, le président de ce groupement de dix-huit entreprises industrielles d’Auvergne, ne peut pas être plus limpide.
Pour une raison simple :
L’industrie recrute. Le Geiq a été créé il y a deux ans pour répondre à un vrai besoin des entreprises qui peinent à trouver des candidats. Elles n’ont pas le temps, ni les ressources, pour aller chercher des profils atypiques. Nous, si.
En 2018, l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) Auvergne, soucieuse de répondre aux attentes de recrutement de ses adhérents, a fondé le Geiq Industrie Auvergne avec onze entreprises fondatrices : Aubert & Duval, ACC, Safran...
Idées reçuesPrésélection, choix de la formation, le candidat est « livré » à l’entreprise presque clé en main. Il reste d’ailleurs salarié du Geiq, ce qui sécurise le patron un peu réticent parfois de voir arriver des candidats un peu hors norme.
Comme Xavier Carton, 40 ans, qui lâche sa carrière d’infographiste 3D pour devenir tuyauteur soudeur. La première fois qu’il a mis les pieds chez TCME Energies et Services, une PME spécialisée dans la tuyauterie industrielle basée à Cébazat, il y a deux ans, il ne sait même pas que ce métier existe. Aujourd’hui, il a signé son CDI.
« J’étais là pour un stage de quinze jours en fait. Je fais un peu de coutellerie pour mes loisirs, je sais que je veux travailler le métal mais… »
C’est un fait, « le grand public ne connaît pas la variété des métiers de l’industrie. Pire, les idées reçues pénalisent le recrutement », admet Pascal Brunel.
L’industrie d’Auvergne recrute des jeunes de 16 à 30 ans
L’AFPI, le centre de formation à Cournon-d'Auvergne, est là pour informer, aiguiller. Par exemple, comme pour Xavier, dans le cadre d’une préparation opérationnelle à l’emploi (POE). Qu’il effectue chez TCMEES justement. Là, il découvre le métier, comprend qu’il y a du boulot.
Un euphémisme pour le gérant, Matthieu Guillot, qui se dit « en recrutement permanent ». Et forme, chaque année, quatre ou cinq apprentis, « si je veux être certain de pouvoir au moins en recruter un ! »
Selon l'UIMM, l'industrie d'Auvergne prévoit de recruter 4.000 personnes dans les douze prochains mois.
Quand Xavier exprime à son chef conducteur de travaux, Patrice Voillat, qu’il veut apprendre le métier en apprentissage, on le dirige vers le Geiq industrie Auvergne.
Insertion et qualification« TCMEES fait partie des membres fondateurs du Geiq, créé pour recruter, mais aussi pour prendre en charge cet écart entre la formation d’origine des candidats et le poste. Il sécurise le parcours du salarié comme l’employeur, en le soulageant notamment de toute la partie administrative puisqu'il s'agit d'une mise à disposition. C'est la seconde fois que je recrute par ce biais ».
Geiq, cela veut dire Groupement d’employeurs pour l’insertion et la qualification :
« Concrètement, explicite Pascal Brunel, notre travail consiste à lever tous les freins à l’emploi, que ce soit le permis de conduire ou le logement mais aussi la formation. Tous nos alternants sont inscrits en formation qualifiante. C’est-à-dire que, quoi qu’il se passe dans l’entreprise où ils sont, ils ont une qualification à la sortie ».
Pascal Brunel est le président-directeur général du groupe Sibim (machine spéciale et sous-traitance industrielle) installé à Cohade, en Haute-Loire. Avec une cinquantaine de salariés.
Adossé à l’UIMM, le syndicat de l’industrie, le Geiq connaît tous les métiers, les besoins en main-d’œuvre… La coordonnatrice du Geiq, Christine Ardouin, et son équipe sont là pour faire se rencontrer le candidat, la formation et l’employeur. Un candidat peut les solliciter même s’il n’a pas choisi sa formation ou trouver son employeur.
Neuf alternants du Geiq industrie Auvergne sur dix obtiennent leur diplôme et trois alternants sur quatre sont embauchés dans l’entreprise où ils ont effectué leur alternance.
Ouverture d’espritCe trio gagnant l’est encore plus si l’on tient compte de la pompe qui est ainsi amorcée.
« Une expérience positive, une bonne intégration comme celle de Xavier, nous ouvre l’esprit pour envisager des candidatures plus variées. »
Il vient de recruter en apprentissage Mélanie. Elle arrive du milieu de la charcuterie.
« Par le Geiq, insiste son président, nous montrons aussi le souci de la responsabilité sociétale de l’industrie ».
Vous pouvez déposer votre CV directement sur le site du Geiq, geiq-ia.fr. Plus d’infos à GEIQ industrie Auvergne, 9, rue du Bois-Joli à Cournon-d’Auvergne. Tél. 04.73.90.15.43.
Le Geiq industrie en chiffres : 70 % de retour à l’emploi durable. Depuis 2018, 20 salariés en poste : 19 CDI + 1 CDD.
L'UIMM en Auvergne, c'est 1.200 entreprises industrielles, dont 80 % de très petites et petites entreprises, dans sept secteurs d'activité :
l'aéronautique, le spatial et la défense ; la métallurgie ; le ferroviaire ; l'industrie électronique, électrique, numérique et informatique ; l'automobile ; la coutellerie ; la mécanique.Cécile Bergougnoux Photos Francis Campagnoni