La production de fraises en Corrèze, du plein champ au hors-sol
La chambre d'agriculture de la Corrèze estime que 300 tonnes de ces fruits rouges sont produites par an sur le département. En ce début de saison, les fruits commencent à se récolter dans les exploitations en hors-sol et en plein champ.
Une production traditionnelle en plein champDans le pays de Beaulieu-sur-Dordogne, certains producteurs de fraises travaillent encore à l’ancienne. Comme Ludovic Pages, à Astaillac, qui cultive diverses variétés (gariguette, mara des bois, clery...) en plein champ sur 40 ares.
Ludovic Pages, ici avec la fille de son associé Marie Faure, perpétue une production traditionnelle.
« Les fraises sont protégées par des tunnels en plastique et je n’utilise aucun traitement. » Même protégées, ces cultures ont été touchées par le gel du début du mois d'avril et leur croissance retardée à cause du froid. « J’estime à environ 20 % de pertes », précise Ludovic Pagès qui attend maintenant que le soleil finisse de faire rougir ses fraises pour les amener sur les marchés.
« Je ne vends qu’en circuit court, sur les marchés de Beaulieu et Bretenoux ou à la ferme : en plein champs, les fraises ne sont pas les plus grosses, mais le goût est là. »
Ludovic Pages cultive également des fraises remontantes pour pouvoir en proposer tout l'été. Et pour s'adapter à la demande suscitée lors du confinement, il propose également plus de fraises destinées à la confiture.
En ravageant les vergers, le gel a aussi touché le moral des arboriculteurs en Corrèze
En Corrèze. Selon la chambre d’agriculture, la production de fraises autour de Beaulieu, qui concerne 30 exploitations pour une dizaine d’hectares et un volume estimé à 200 tonnes, est stable depuis une dizaine d’années après avoir beaucoup décliné depuis les années 1970. Cette culture a connu beaucoup d’évolutions et s’est développée en hors sol dans les années 90, ce qui concerne 3 ha de surface de production pour une dizaine d’entreprises et une centaine de tonnes principalement de gariguette.
Une évolution avec les cultures hors-solA Allassac, Nelly et Alain Barrière produisent ainsi entre 25 à 30 tonnes sur un hectare en hors-sol.
La production a démarré le 20 mars dans les serres d'Allassac. Photo Stéphanie Para
« Dans les serres chauffées, nous sommes entrés en production vers le 20 mars comme d’habitude, avec la gariguette, fraise précoce, expliquent les maraîchers. Sa saison va s’étaler jusqu’en juin puis les remontantes vont prendre le relais jusqu'en octobre. Nous employons une douzaine de saisonniers qui reviennent chaque année, le travail est moins pénible en hors-sol car les bacs de fraises sont suspendus à 1,20 m du sol. »
En hors-sol, le travail des cueilleurs est moins pénible car les fraises sont à hauteur d’homme. Photo SP
Alain Barrière, qui fait ses propres plants, lutte biologiquement contre les pucerons, acariens... avec du jus d’ail ou d’autres insectes prédateurs. Des ruches de bourdons sont également installées dans les serres pour favoriser la pollinisation.
Pour la commercialisation, les producteurs d’Allassac ont misé sur le haut de gamme, « pour nous différencier de la concurrence » avec de beaux calibres, qu’ils vendent à 95 % à des grossistes pour Paris, Rouen, Genève... Le reste étant venu dans leur magasin de producteurs.
Marché. Si la fête de la fraise 2021 de Beaulieu est annulée pour la deuxième année consécutive, en raison de la crise sanitaire, un marché de producteurs est maintenu le 9 mai.
Christine Moutte