Nombre d'admis, opérations déprogrammées... Quoi de nouveau sur le front du Covid à l'hôpital d'Issoire (Puy-de-Dôme) ?
Depuis une quinzaine de jours, le nombre de personnes entrées au centre hospitalier Paul-Ardier pour cause de Covid est en forte hausse.
« Nous avons continuellement entre 5 et 10 personnes hospitalisées au sein de notre unité, qui compte 14 lits. La grande majorité a contracté le variant anglais. »
Depuis mars 2020, ce sont 150 personnes qui ont été admises dans l’établissement issoirien pour cause de coronavirus.
Des effectifs de l'unité Covid doublésPour faire face à cette situation, qui reste cependant « sous contrôle », la direction de l’établissement a dû prendre de nouvelles dispositions. Les effectifs de l’unité Covid ont été doublés, pour faire face à l’afflux de patients, les personnes atteintes par le coronavirus nécessitant un suivi renforcé. « Certains personnels ont dû reporter leurs vacances pour être présents », salue le docteur Aslam Mansoor, chef du service gynécologie - obstétrique.
50 % des opérations chirurgicales déprogramméesContrairement aux périodes précédentes, l’hôpital maintenait jusqu’à présent une certaine activité hors Covid. « Mais en accord avec l’ARS et le CHU de Clermont-Ferrand, nous avons décidé de déprogrammer dès la semaine prochaine 50 % des interventions chirurgicales, en ciblant les opérations non urgentes et sans pertes de chance », indique la directrice Marie-Rose Teinturier.
Un nombre de vaccins toujours insuffisantAu début de la campagne de vaccination, 300 personnes étaient vaccinées chaque semaine à l’hôpital d’Issoire. Actuellement, le chiffre atteint 800. « Cela monte en puissance mais le nombre de doses est toujours le facteur limitant », regrette le maire, Bertrand Barraud, qui espère rapidement pouvoir ouvrir un vaccinodrome (lire ci-dessous). À Issoire, c’est le vaccin Pfizer qui est actuellement dispensé aux personnes de plus de 70 ans. « Nous sommes sur liste d’attente pour les plus de 60 ans », rappelle Maryline Deseubis
L’exemple de Brenat pour faciliter l’accès à la vaccinationCathy Dabert est infirmière au centre hospitalier d’Issoire depuis 25 ans, et élue de la commune de Brenat depuis l’an dernier. Face aux difficultés rencontrées par les personnes âgées pour prendre un rendez-vous afin de se faire vacciner (téléphone, plateformes internet), elle a proposé d’assurer une fois par semaine une permanence en mairie pour recueillir les demandes des habitants. « Ensuite, nous avons transmis la liste à l’hôpital, puis rappelé les patients concernés une fois le rendez-vous pris. Et nous avons pu vacciner tous ceux qui en avaient fait la demande », se réjouit la conseillère municipale.
Une initiative que le président de l’Agglo Pays d’Issoire, Bertrand Barraud, aimerait bien décliner un peu partout sur le territoire.
Dans nos petites communes, le maire reste l’interlocuteur de référence et celui qui connaît le mieux ses habitants. Nous allons essayer d’encourager cette initiative, pour que personne ne reste au bord du chemin.
Un allègement des mesures dans les EhpadLogiquement considérés comme personnes fragiles, les pensionnaires des Ehpad ont été vaccinés en priorité. Aujourd’hui, on estime que 90 % des patients en Ehpad ont été vaccinés. Pour ces personnes-là, les sorties sont désormais possibles, de même que les visites en chambre (une personne à la fois). Marie-Rose Teinturier se félicite à ce sujet de la solidarité et l’entraide qui existe au niveau de l’ensemble des Ehpad du bassin de santé d’Issoire, en partenariat avec l’hôpital d’Issoire et le CHU.
Nouveau projet. Depuis deux ans, tous les acteurs travaillent pour une rénovation de l’hôpital, « vétuste et trop petit ». Ce vendredi, le conseil départemental a annoncé une enveloppe d’1,5 million d’euros pour la construction d’un nouvel Ehpad. Parallèlement, un projet de quelque 50 millions d’euros et cinq ans de travaux est prêt. « Nous sommes tous mobilisés pour obtenir des fonds du Plan de relance Hôpital de 19 milliards d’euros annoncé par l’État », assure Bertrand Barraud.
Maxime Escot