Inquiétude chez les coiffeurs en Haute-Loire : les salons sont ouverts, mais avec le confinement, les clients se font rares...
« Nous sommes soulagés de pouvoir travailler. » Ça, tous s’accordent à le dire. Ils n’avaient pas eu cette chance lors des deux premiers confinements, en mars et novembre 2020. Deux périodes dont les coiffeurs brivadois gardent un souvenir amer, malgré l’accompagnement que leur ont offert leurs marques respectives et les groupements de coiffeurs auxquels certains professionnels adhèrent. « Nous n’avons jamais été laissés seuls, avoue Stéphanie Grenier, du salon Évolutif, place Eugène-Gilbert. Pour ma part, j’ai suivi des lives, des formations, des conférences… Nous avons aussi reçu des encouragements et du soutien de la part de nos marques. » Une aide essentielle en cette période de crise.
L'Union nationale des entreprises de coiffure très activeCathy Fayolle, gérante du salon Diminutif à Brioude, elle, est vice-président de l’Union nationale des entreprises de coiffure (Unec). Pour elle, si les coiffeurs ont obtenu le droit d’exercer, ce n’est pas un hasard. « Notre fédération s’est battue auprès des politiques pour que nous soyons cette fois considérés comme essentiels », souligne-t-elle.Brigitte Sabatier, gérante du salon Brig'coiff essaye de garder le moral et le sourire, mais ne voit plus la fin de la crise.
Pour autant, tout n’est pas rose dans les salons de coiffure brivadois. Entre la limite des 10 km, les parents en télétravail, les enfants à gérer à la maison… « Il y a une vraie baisse d’activité. C’est mou, mou, mou… », confie Cathy Fayolle.
« Les gens ne savent pas s’ils peuvent venir ou pas. Les 10 km ne sont pas clairs pour tout le monde. Ils hésitent. Ils n’osent pas », confirme Stéphanie Grenier.Même constat chez Brig’coiff dans la rue Sébastopol. « Certaines personnes ne savent même pas qu’on est ouvert… » Puis dans la rue, il y a beaucoup moins de passage…
« La vie, c’est un ensemble de commerces. Nous nous complétons tous?! Alors comme la moitié des magasins sont fermés, c’est pas génial. L’ambiance n’est pas la même. Tout est un peu triste »
, confie Brigitte Sabatier, chez qui la fréquentation du salon est aussi en berne.
« Moralement, l’année a été très difficile. Notre commerce c’est toute notre vie?! On va devenir quoi à force?? s’inquiète Cathy Fayolle, qui avoue manquer de plus en plus d’optimisme face à la crise. Je ne vois pas comment, ni quand on pourra enfin s’en sortir… »
Le souvenir difficile des derniers déconfinementsHeureusement, certains, comme Adeline Zanutto, du Salon, dans la rue Sébastopol, gardent le sourire, malgré un sentiment de lassitude. « Pour ma part, je ne suis pas sûre que les 10 km effraient beaucoup… Mon téléphone sonne assez souvent. » Mais surtout, le fait de pouvoir travailler lui enlève une belle épine du pied : la gestion de l’après. Celle du déconfinement. Ses plus mauvais souvenirs de 2020.Adeline Zanutto, gérante du Salon, ne se plaint pas de la fréquentation, mais espère ne pas être débordée lors du déconfinement, comme ce fut le cas l'année dernière.
« Ça avait été très compliqué de rattraper le temps perdu. Le téléphone n’arrêtait pas de sonner à la réouverture. Il a fallu faire des heures supplémentaires. Travailler de 8 heures du matin à 8 heures du soir pour satisfaire le plus de clients possible. »
Une situation que les coiffeurs n’auront donc normalement pas à revivre.
« Avec la vaccination, on espère maintenant voir le bout du tunnel, termine Stéphanie Grenier, du salon Évolutif. Pourvu que les gens continuent de respecter les gestes barrières » et de venir voir leurs coiffeurs préférés ! Après tout, c’est « une petite sortie qui vous change la vie », comme l’a écrit Brigitte Sabatier sur sa devanture, chez Brig’coiff. « C’est une cliente qui m’a dit cette phrase un jour et je l’ai beaucoup aimé… »
Géraldine Garcia