Budget de transition ou de communication ? Les élus du Conseil départemental du Puy-de-Dôme se divisent (encore)
Les élus du Conseil départemental du Puy-de-Dôme ont voté, ce vendredi 16 avril au cours d’une session marathon et musclée par moments malgré la visioconférence, le dernier budget de l’actuelle mandature (*).
À deux mois du premier tour des élections départementales, il ne pouvait en être autrement : la politique et le scrutin des 20 et 27 juin prochains n’étaient jamais bien loin lors des nombreuses interventions.
« Il y a une inertie budgétaire »Notamment pour les élus d’opposition du groupe La Gauche 63, jonglant entre critiques du bilan du mandat écoulé – « le compte n’y est pas sur les collèges par exemple » – et l’analyse d’un budget 2021, qui tient davantage de « la communication et de l’affichage que de la transition », pour Caroline Dalet.
« Il y a une inertie budgétaire et nous sommes sans réponse quand nous posons des questions », critique Lionel Gay, dont le groupe a vu ses amendements (notamment sur le SDIS, un revenu minimum d'urgence pour les jeunes) rejetés.
Même angle d’attaque pour les élus du groupe Socialiste et apparentés 63, issus de l’explosion de la majorité départementale. « Ce budget, construit dans une tour d’ivoire et sans audace, tient plus de la communication électorale que des urgences de notre temps », a lancé Alexandre Pourchon, dans la lignée, selon lui, « des budgets chaotiques et mal votés depuis deux ans ».
« Un budget de sortie de crise »Avec 356 millions d’euros consacrés aux politiques sociales (presque les deux tiers du budget global), en hausse de 4,5 %, l’exécutif du conseil départemental, emmené par Jean-Yves Gouttebel, entend pourtant proposer « un budget de sortie de crise, de relance et de transition ». Mais aussi solidaire. En attestent les trois millions d’euros dédiés au plan départemental d’urgence pour la jeunesse avec la création notamment de Trajectoires jeunes.
Un mois après la tenue du rapport d’orientation budgétaire, les élus du groupe d’opposition de droite Union des Républicains se sont félicités d’avoir été entendus entre-temps. Comme sur les crédits de fonctionnement des Centres locaux d’information et de coordination (255.000 € supplémentaires), les Missions locales (300.000 € supplémentaires).
« Nos efforts ont été entendus »« Nos efforts ont été entendus », a souligné Jean-Marc Boyer, président du groupe et futur chef de file en vue des élections. Satisfecit aussi pour Jean-Philippe Perret concernant notamment le maintien du soutien aux politiques culturelles et sportives.
« L’exécutif départemental a privilégié la concertation afin de partager ses grandes orientations », a rappelé Eric Gold, marqué par la teneur des échanges tout au long de la journée : « le climat de cette avant-dernière séance est celui que les Puydômois détestent le plus. »
Le président du groupe de l’exécutif Socialiste, radical et républicain a tenu pour sa part à souligner « l’engagement de la collectivité en faveur de la transition écologique », passant notamment par la reconduction du budget écologique (2 millions d’euros) et une enveloppe d’un million d’euros dédiés aux adhésions au syndicat départemental de l’eau.
(*) Le groupe Socialiste, radical et républicain a voté pour. Tout comme le groupe Union des Républicains, pour qui il ne s’agit pas d’« un vote d’allégeance ». Les élus des groupes La Gauche 63 et Socialiste et apparentés 63 se sont abstenus, pour ne pas « bloquer le fonctionnement de la collectivité ».