L’hirondelle s’accroche au fil de la vie
Qu'elles annoncent ou pas le printemps, les hirondelles rustiques en sont un des principaux symboles. Leur date d'arrivée est malheureusement beaucoup plus ponctuelle que celle de la chaleur printanière.
Pour tous les sceptiques qui ne voulaient pas croire au dérèglement climatique depuis longtemps annoncé par de nombreux scientifiques, c'est un peu la douche froide.
Les températures matinales des Hautes Combrailles rivalisent avec celles de l'hiver, et cela, après la semaine estivale de la fin du mois de mars, qui a battu des records historiques de chaleur. La nature qui profite du moindre signal pour n'en faire qu'à sa tête a envoyé de la sève à qui mieux mieux.
Un dérèglement qui fait froid dans le dosLes abeilles sauvages ont colonisé les talus et les ont percés de trous de billes pendant que les pêchers et les cerisiers ont offert leurs bouquets de fleurs roses et blanches au ciel bleu. Les poiriers et les pommiers précoces ont enfilé leur robe de mariée.
D'un coup, le ciel s'est obscurci et les températures ont chuté. Le gel comme une immense scie est monté des étangs clouant au sol les insectes pollinisateurs comme les hélicoptères par temps de brouillard. Le vent du nord en a profité pour décapiter la fine fleur des fruitiers.
Et l'hirondelle dans tout cela ? La rustique, la campagnarde, la paysanne, celle qui a la figure rougeaude et la queue fourchue sur dessous de dentelle, elle traîne sa misère au jour le jour sur les points d'eau.
Elle ne se pose plus que sur les rimes de nos plus grands poètes et paroliers. Elle s'accroche au fil de la vie. Pour elle, tous les signaux sont désormais au rouge, que ce soit dans les zones estivales, hivernales ou dans les haltes migratoires.