« Vendat son passé » revient sur l’exploitation locale de carrières d’argile qui remonte aux Gallo-Romains

Au temps béni des potiers et des tuiliers

«L'histoire de Vendat est fortement marquée par le souvenir de ses tuiliers et potiers », rappelle Jean-Claude Petelet, président d'honneur de « Vendat son passé ». Pour asseoir cette affirmation, ce dernier évoque, dans un article publié dans le numéro 48 de La Brique, ce riche et glorieux passé.

Vendat est traversée par des bancs de sable et d'argile du tertiaire qui peuvent atteindre plusieurs mètres d'épaisseur. Des carrières d'argile ont été exploitées à Lourdy, Champoux (les Bas), aux Mariolles, aux Landes, au Champlong et aux Arcis.

L'exploitation de l'argile remonte à la période gallo-romaine en témoignent des tessons de « tegulae » (grandes tuiles plates gallo-romaines) trouvés aux Baisses, à La Tronchie et à Terre-Blanche. S'ajoute à cela la découverte récente à Champoux de restes d'un four de potier datant de la période d'Auguste avec une sole également en tegulae. Une période de léthargie semble avoir marqué le Moyen-Age bien que des tessons de poteries aient été retrouvés sur l'emplacement d'une motte féodale à Terre-Blanche entre la voie ferrée et le Béron.

Les premières traces écrites de présence de tuiliers ou potiers remontent à 1650 avec Pierre Audebert et Claude Fougeroux « thuilliers » à Lourdy. Les XVIII e et XIX e siècles ont été marqués par une période florissante. En 1754, trois fours de potier fonctionnaient. Entre 1793 et 1805, 32 tuiliers et potiers travaillaient à Vendat avec femmes et enfants. Le XX e siècle a vu fonctionner deux tuileries industrielles aux Audinets et aux Arcis

Jean-Claude Petelet s'attarde ensuite à décrire les outils, les conditions de vie, les productions, les décorations avant de conclure par la disparition des tuiliers. « Les potiers de Vendat n'ont pu s'adapter, pour résister, aux producteurs de faïence dont les produits étaient plus jolis et résistants. De même, les tuiliers dans leur ensemble n'ont pu franchir le pas de l'industrialisation. Les granges-tuileries ont été transformées en bâtiments agricoles et les fours détruits pour récupérer les briques. Deux usines ont survécu à ce désastre économique, la tuilerie des Audinets bâtie vers 1892 et celle des Arcis qui employaient, chacune, une dizaine d'ouvriers. La première cessa ses activités en 1969, la seconde en 1977 suite à un choc pétrolier. »

Une renaissance est-elle possible ? La matière est là. Les Arcis possèdent d'importantes réserves, l'épaisseur de la couche d'argile pouvant atteindre 25 m d'après des sondages.