Les chasseurs du Puy-de-Dôme tracent les chamois du Sancy au GPS pour une étude scientifique
Chamois, pièges, chamois, pièges. À travers les jumelles, le regard fait des allers-retours. Une quinzaine d’installations ont été posées dans le secteur du Val de Courre. « En ce moment, les cordes gèlent. On a du mal à attraper les bêtes », grimace Gilles Guilhot, technicien à la Fédération des chasseurs du Puy-de-Dôme.
De la surveillance continue par une équipe sur placeSon équipe occupe un petit chalet à quelques dizaines de mètres de là, au cœur de la station du Mont-Dore. « On est cinq à surveiller en continu. Si un animal se prend la patte dans le piège, il faut intervenir rapidement », explique Théo Laffaire, recruté en service civique spécialement pour ce projet.
Ce sont les chamois de 1 à 5 ans qui les intéressent particulièrement.
« La population dans nos massifs a beaucoup augmenté ces dernières années. Il semblerait qu’ils viennent du Cantal. Ils sont chassés par les mâles adultes lors des périodes de rut. On cherche justement à étudier ces dispersions. »
Objectif : 20 chamois équipés de GPS par anL'objectif de la Fédération des chasseurs du Puy-de-Dôme est d'équiper 100 chamois sur cinq ans.
Trois autres zones sont ciblées cette année : le Guéry, la Vallée de la Burande et la Banne d’Ordanche. Tous les individus attrapés sont équipés d’un collier de couleur indiquant le lieu de vie. Certains ont, en plus, une balise GPS.
« L’objectif est d’en mettre 20 par an. On va pouvoir suivre leurs déplacements presque heure par heure », confirme Théo Laffaire, en montrant sur son smartphone la position des cinq animaux déjà appareillés.
Ce suivi scientifique réalisé par des chasseurs peut étonner. Venant d’une fédération départementale, « c’est rare » confirment les membres. Un piège a été saccagé dès les premiers jours. « Des promeneurs ont peut-être pensé que c’était du braconnage… Mais non ! Les bêtes sont immédiatement relâchées », assure Gilles Guilhot, ajoutant que des aides financières de la Région et des autorisations de la préfecture ont rendu possible cette opération.
Lisa Douard