Calendrier des semis et des récoltes : ce qu'il faut savoir pour ne pas se planter
La météo, c’est quelque chose que l’on ne maîtrise jamais totalement. L’actualité vient de nous le rappeler tristement : une virée dans les -4°C et ce sont des centaines de milliers d’hectares de cultures ravagés, vignes, céréales, arbres fruitiers… Et pourtant, le phénomène n’est pas exceptionnel en avril, même si les « fortes gelées » (en dessous de -4°C) ont tendance à s’y estomper.
La date charnière, ce sont les fameux « Saints de Glace », le 11, 12 et 13 mai, passés lesquels le risque de gelée est très faible.
Gare à la sous-estimation de ce calendrier, prévient le jardinier Bastien Glomot, car « les Saints de Glace, ce ne sont pas seulement les derniers risques de froid, c’est à chaque fois les moments les plus froids de mai ! C’est historique. »
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Fuir le gel… mais pas queCes histoires de températures, elles nous intéressent évidemment pour savoir comment s’occuper de ses légumes. Une première règle simple à retenir : on ne plante jamais de décembre à février « car on est sûr qu’il y aura des gelées et que le sol est froid. Ce qui n’exclut pas de récolter des légumes en hiver ».
De manière générale (il y a tout de même beaucoup de légumes qui font exception), il est trop tôt pour planter en mars ou avril, en tout cas pour « repiquer » des plants dans son potager en extérieur. « Le dicton “En avril, ne te découvre pas d’un fil” est clairement valable pour les plantes. Quand on cède aux prémices du printemps, on cultive généralement la déception », assure Bastien Glomot.
La première raison, c’est que certaines plantes ne supportent pas le gel, voire le froid. Par exemple, les cucurbitacées (grande famille des courges, citrouilles, potimarrons, courgettes, melons…) ont des plantes à tiges creuses : elles ne redémarrent pas après une première incursion du gel. Rien n’empêche cependant de préparer les plants en terre et en intérieur courant avril, précise Bastien Glomot, mais il faudra les sortir juste après les Saints de Glace. C’est la raison pour laquelle dans le calendrier ci-dessus, la date des semis précède légèrement le 11 mai, car elle inclut les semis en terre. Pour d’autres plantes, le froid même sans gelée est rédhibitoire : ainsi, le basilic ne survit pas à une nuit en dessous des 5°C.
La deuxième raison, c’est que les conditions météorologiques ne se résument pas à la température atmosphérique. Premièrement, le sol met plus de temps à se réchauffer que l’air et il est encore froid en avril. Pour les tomates par exemple, une terre froide a tendance à ralentir leur croissance. Et la durée d’ensoleillement est un paramètre incontournable : « Les plantes sont très photosensibles. Tant que les jours n’ont pas atteint une certaine longueur, la pousse est vouée à l’échec »
Enfin, prendre de l’avance pour ses légumes… c’est du travail inutile. « Entre une plante qu’on met en mars au jardin, qu’il va falloir protéger, arroser, entretenir et une plante qu’on mettra en terre en mai, cette dernière va la rattraper assez facilement. »
Évidemment ce constat ne vaut pas pour les choux, salades ou oignons par exemple. Mais vous l’aurez compris, pour les courgettes, poivrons, tomates, aubergines… « le top départ ce sont les Saints de Glace »
Tom Jakubowicz