Ces agents de la ville de Brive au chevet des animaux livrés à eux-mêmes
Quand le téléphone sonne à 2 heures du matin, il faut y aller. « C’est le cas quand on doit aller chercher un chien au commissariat et que son maître vient d’être arrêté. C’est le cas aussi quand il y a un décès et que personne ne veut garder le chat. On est intervenu dans un hôtel de Brive où une dame était décédée dans sa chambre et deux chiens erraient dans le hall », énumère Philippe Hemery, un des trois agents chargés de la fourrière animale de Brive, qui couvre aussi 41 communes alentour.
Parfois, ils doivent s’équiper d’un blouson anti-morsure, d’un casque de boxe et d’une coque pour entrer dans un appartement lorsque les pompiers interviennent pour un malaise à domicile. « Quand ça aboie derrière la porte, on nous appelle. » L’an dernier, ils ont dû intervenir sur un accident de la route pour extirper un chien du coffre d’une voiture accidentée. L’hiver, il arrive souvent que les chats, à la recherche de chaleur, se coincent dans les blocs -moteurs …
Philippe Hemery responsable de la fourriere municipale de Brive. photo Stéphanie Para.
Un rôle protecteur contre l’animal et pour l’animal« Aucune journée n’est la même », résume Joris Nirelli qui chapeaute le service. Un service, né en 1988, qui voit chaque année passer 500 chats et 300 chiens dans ses locaux en moyenne depuis dix ans.« Sur 500 chats, une dizaine est identifiée à leur entrée en fourrière. C’est-à-dire qu’ils portent une puce qui contient les coordonnées du propriétaire », poursuit-il. Trois quarts des chiens le sont.
« Ça peut être un tatouage, mais ce moyen d’identification a tendance à disparaître. » La fourrière a « un rôle protecteur contre l’animal et pour l’animal ». Et l’un de ses objectifs principaux, c’est de trouver les propriétaires des animaux soit capturés sur la voie publique, soit apportés par des Brivistes.
Un chiffre : 9.788C’est le nombre de chiens vivant à Brive selon le Fichier national d’identification (Icad) en 2019. Il y en a eu 540 de plus identifiés en 2020 à Brive.
Les Brivistes très sensibles à la condition animaleCes derniers « restent très sensibles à la condition animale, estime Joris Nirelli. La moitié des animaux qui passent ici sont apportés par les habitants. » Mais que leur arrivent-ils lorsqu’ils entrent en fourrière ? « Pour un chat, par exemple, on fait d’abord une enquête après un signalement afin d’éviter les captures systématiques. On vérifie qu’il n’appartient pas à riverain. Il y a parfois des abandons déguisés. »
Ils sont ensuite installés s dans l’un des vingt-huit boxes qui leur sont dédiés. Dix-sept pour les chiens accolés au refuge de la SPA de Puymège, à l’ouest de la ville. La fourrière intervient toujours immédiatement pour un chien. La fourrière municipale intervient toujours immédiatement pour un chien. Photo Stéphanie Para.
Un chiffre : 3.771Le nombre de chats répertoriés à l’Icad vivant à Brive en 2019. Un chiffre qui ne représente pas la réalité de la population présente à Brive puisqu’une très grande majorité n’est pas pucée. 785 chats ont toutefois été identifiés en 2020 dans la cité gaillarde. « Les trois quarts des chats pris en charge par la fourrière sont des chats sociaux qui appartenaient à quelqu’un et ne sont pas réclamés. »
Huit jours ouvrés pour venir chercher son animalLes propriétaires ont huit jours ouvrés pour venir les chercher.« Tous les animaux voient un vétérinaire. Un chat ou un chien en fourrière est sain. Il n’y a pas d’euthanasie à moins que l’animal soit dans un état déplorable. C’est toujours sous contrôle du vétérinaire », souligne Joris Nirelli qui passe aussi beaucoup de temps au téléphone pour répondre aux questions et conseiller les usagers.
Le neuvième jour, la ville devient détentrice de l’animal. « Il est ensuite confié aux associations pour que débute leur parcours vers l’adoption. « En moyenne un chien est récupéré par son maître au bout d’un ou deux jours. Une légère prise de conscience semble opérer chez les propriétaires de chat. » Vingt-huit chats ont été restitués à leurs maîtres en 2019 contre dix-huit en 2018.
Emilie Auffret