Les courses hippiques ont repris ce dimanche à Montluçon (Allier), sans public mais pas sans enjeux...
Faut-il voir l’abreuvoir à moitié plein ou à moitié vide... ? D’un côté, les courses hippiques ont enfin repris à l’hippodrome Saint-Jean de Montluçon (Allier), dans l'après-midi de ce dimanche 18 avril, après quasi un an et demi d’arrêt du fait de la crise sanitaire. Mais de l’autre ce fut un redémarrage au tout petit trot, à huis clos, sans parieurs ni spectateurs, en raison du confinement et des mesures toujours en vigueur. Alors quoi en penser ? C'est ce qu'on est allé demander aux intéressés.
Les organisateurs« Bien sûr que l’on aimerait tellement accueillir du public », confie Jean-Jacques Saunon, le président de la société des courses de Montluçon-Néris. « Mais je pense qu’on doit déjà être conscient de cette chance inouïe qu’on a de pouvoir courir, à la différence de plein d’autres clubs, sports ou bien corps de métiers qui eux ne peuvent pas fonctionner », tranche-t-il.
« Le Top 14 en rugby ou la Ligue 1 de football se poursuivent sans supporters dans les stades, bah nous c’est pareil. Mais j’espère et j’ai bon espoir de pouvoir rouvrir le site au public pour la dernière des quatre autres réunions que l’on a prévu cette année, le 27 juin, où l'on recevra une étape du Trophée Vert (compétition nationale de trot attelé). »
En attendant ce dimanche après-midi c’est au galop que vingt-neuf jockeys, dont cinq femmes, venus de France et d’ailleurs (Belgique, Pays-Bas, Espagne, Grande-Bretagne...), ont pu monter sur leurs grands chevaux, au nombre de cinquante-quatre. Sept courses étaient proposées, trois de plat et quatre avec obstacles, pour un total de 70.500 euros de prix distribués.
Les acteurs« Évidemment que je suis content de pouvoir courir, surtout ici pas loin de chez moi, sur une piste que j’aime bien », analyse Mathieu Chailloleau, 21 ans, un jockey venu s’installer voilà trois saisons à Vaumat, dans l’Allier, afin de s’entraîner à Saint-Voir chez Emmanuel Clayeux. En revanche...
Le huis clos est vraiment horrible, c'est nul ! Quand on gagne une course ce n’est pas du tout pareil, on ne se fait pas applaudir et ça fait bizarre. Mathieu Chailloleau (jockey installé dans l'Allier)
Un constat partagé par Thierry Adenot, éleveur et propriétaire de chevaux dans la Nièvre, dont le grand-père a été commissaire sur cet hippodrome montluçonnais. « Donc je le connais bien et c’est triste de le voir vide comme ça », soupire-t-il. « Mais pour nous il est indispensable que les compétitions continuent, pour des raisons de trésorerie, pour faire tourner la filière et travailler les chevaux ».
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Les rares (et ingénieux) spectateursEh oui, certains petits malins ont eu le nez – ou plutôt les naseaux – creux… en s’installant à l’extérieur de l’enceinte afin de zyeuter les courses à travers le grillage. « On habite juste à côté, on a entendu du bruit alors on est venu voir », nous raconte ainsi un couple pour le moins opportuniste.
« On est resté derrière le portail d'entrée et on a regardé d'ici. C’est dommage de ne pas pouvoir s'approcher plus, car rien que le son des sabots qui tapent sur le sol on adore ! Le cheval est vraiment un animal magnifique »
Idem pour Lucette et Bernard, de Domérat : « Ce n’est pas la même ambiance, mais les chevaux sont beaux aussi de loin et puis ça fait prendre l’air », soufflent-ils. « On espère que la situation va s’améliorer pour revenir en tribunes ». Et si on accrochait un fer à cheval à l’entrée de l’hippodrome ? Paraît que ça porte chance…
Calendrier : Quatre autres rendez-vous sont annoncés à l’hippodrome Saint-Jean de Montluçon : les 2 mai, 13 mai, 6 juin, et enfin 27 juin avec une étape du Trophée Vert (trot attelé). Tout ceci sous réserve de l’évolution de la situation sanitaire.
Texte : Luc Barre Photos : Cécile Champagnat