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Апрель
2021

12 écrivaines, artistes, journalistes réunies dans un recueil indispensable sur la sororité

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Quand on est féministe de longue date, il y a quelque chose d’heureux et en même temps d’ironique à voir soudain le féminisme tellement à la mode que des maisons d’édition lui consacrent une collection. C’est le cas aujourd’hui avec “Féministe” chez Points, collection de poches inaugurée avec quatre livres, dont la réédition de Testo Junkie de Paul B. Preciado (paru en 2008) et un recueil de textes inédits autour du concept de sororité, coordonné par Chloé Delaume. Dans ce livre, des écrivaines, des artistes, des journalistes : Lola Lafon, Lydie Salvayre, Jeanne Cherhal, Lauren Bastide, Fatima Ouassak, Camille Froidevaux-Metterie, Iris Brey, Ovidie, Juliette Armanet, Alice Coffin, et d’autres.

Lola Lafon signe un texte puissant, bouleversant, sur le viol – comment des femmes vont la soutenir, comment elle et une autre femme vont s’entraider ; Lydie Salvayre écrit autour de la figure de sœur Anne, la vigie du conte Barbe Bleue, hommage à toutes ces femmes vigilantes ; la très controversée Alice Coffin a une démarche intéressante : elle a voulu rencontrer et débattre avec les femmes qui s’étaient opposées à la radicalité de son propos dans Le Génie lesbien ; Ovidie, en se souvenant du tube des années 1980 A cause des garçons, mettant en scène deux filles se “crêpant le chignon” pour un garçon, dénonce la façon dont la société (patriarcale) a organisé la compétition entre femmes, rendant ainsi toute sororité, jusqu’à maintenant, quasi impossible.

A lire aussi : Où sont les héroïnes, les vraies ? Alice Zeniter s’est penchée sur la question

Mouvement de femmes

Au fond, tous ces textes, à la suite les uns des autres, reprennent les mêmes questions et finissent par produire un arc narratif structuré en six étapes : on nous dit que les femmes ne peuvent être sœurs parce qu’elles se posent en rivales, mais ce n’est pas de notre faute, c’est un cliché véhiculé par le patriarcat ; on n’a pas envie d’être sœurs avec tout le monde, et pourtant il le faut bien car sinon on se laisse écraser par les hommes ; il faut se méfier des femmes qui rejettent ou discutent la sororité, car elles pactisent ainsi avec la “fraternité” des hommes qui se cooptent entre eux ; être sœurs, c’est ne jamais critiquer d’autres femmes, quoi qu’elles fassent ; c’est être de leur côté et les soutenir ou promouvoir leur travail au détriment de celui des hommes, quoi qu’elles fassent ; c’est ainsi qu’on prendra le pouvoir, voire leurs postes de pouvoir.

Si certains textes sont très intéressants, si l’on ne peut qu’abonder dans le sens de certains propos, d’autant que l’on a passé notre vie à rêver d’un peu plus de solidarité entre femmes, ces textes nous laissent aussi avec certaines questions. Le propos se meut en programme politique, instaure jusqu’à une forme de régime politique entre femmes.

Il faudrait soutenir n’importe quelle femme, quoi qu’elle fasse, parce que nous avons toutes le même ennemi : l’homme, qui, quoi qu’il fasse, est toujours mauvais. C’est évacuer un peu trop prestement les questions de morale et de justice. A quand un deuxième volume ? Avec les voix de Christine Angot, Virginie Despentes, Annie Ernaux, Constance Debré, Marie NDiaye, que l’on aimerait aussi entendre sur ces questions. 

Sororité (Points/“Points Féministe”), sous la direction de Chloé Delaume, 224 p., 6,70 €




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