Marion Janin, artiste de Job (Puy-de-Dôme), signe le texte et les dessins de l'album « Mon amie la chenille »
![Marion Janin, artiste de Job (Puy-de-Dôme), signe le texte et les dessins de l'album « Mon amie la chenille »](http://www.lamontagne.fr/photoSRC/VVZTJ19dUTgIDAVOBQwd/marion-janin-sortie-du-livre-mon-amie-la-chenille_5360754.jpeg)
Mon amie la chenille évoque l’amitié, la maternité, l’adolescence... De douces émotions que Marion Janin transmet dans son septième album.
Marion Janin vient de donner naissance à un nouvel album illustré. Une nouvelle histoire qui rejoint son univers poétique fait de dessins gracieux et raffinés. Avec Mon amie la chenille, édité chez « L’atelier du poisson soluble », l’illustratrice de Job signe son septième album jeunesse, le deuxième dont elle a aussi écrit les textes, après Noir ébène. À travers plus de 70 pages, les petits lecteurs (7-10 ans) suivront l’amitié extraordinaire entre une préadolescente et une chenille, qui, bien sûr, devra se transformer et prendre son envol. Un ouvrage sur l’amitié ? Pas simplement…
Comment avez-vous élaboré cette histoire ?
Ma fille Maëlia n’était pas encore née, j’étais enceinte. La première idée est venue par des phrases : « Ce n’est pas facile d’avoir une amie chenille. » En fait, non : « Ce n’est pas facile d’être l’amie d’une chenille. » Je savais bien que cette enfant, je l’accompagnerais un certain temps, mais je « n’aurais » pas un enfant, je « serais » sa maman. La petite fille qui accepte que son amie change et parte, elle comprend qu’elle ne possède pas l’amitié. La chenille est une métaphore assez classique, elle se métamorphose et prend son envol. J’espérais ne pas tomber dans les clichés.« Je “n’aurais” pas un enfant, je “serais” sa maman »
J’ai mis très longtemps à faire ce livre, ma fille a aujourd’hui 12 ans ! J’ai véritablement repris le dossier en 2016, quand j’ai demandé une bourse d’aide à l’écriture à la Région, mais j’étais en train de faire l’Enfant errant donc je n’ai pas pu le réaliser tout de suite. Finalement, le plus gros du travail, je l’ai fait lors du premier confinement, en mars 2020. J’avais une grande disponibilité car tout était annulé. Et j’ai fini un an après, en mars 2021. J’ai tout de suite décidé que ma fille serait mon modèle mais elle avait grandi, donc j’ai dû changer mes dessins. Du coup, c’est aussi devenu un livre sur le passage à l’adolescence. L’enfant est en train de vivre sa métamorphose.
Ce livre, Mon amie la chenille, est voué à être accompagné d’un second ?
Oui. Il y a peut-être 15 ans, une amie m’a donné un texte à illustrer. C’est un conte d’amour, qui parle d’une jeune fille qui va prendre son envol. J’ai tout de suite pensé que ce serait deux livres liés, car ils évoquent le même thème : le départ. Mais Mon amie la chenille est du point de vue de celui qui voit partir celui qu’il aime, l’autre sera du point de vue de celui qui part. Ce serait deux livres jumeaux. Le second serait dans un univers plutôt nocturne, c’est pour cela que j’ai représenté dans le premier un papillon de nuit et que la dernière scène est un coucher de soleil. J’ai très envie et j’espère que j’arriverai à le réaliser. Mais je vais faire autre chose avant. J’ai besoin que Maëlia grandisse !
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Quels sont vos autres projets ?
Il y a un livre que j’ai à faire, un autre livre où j’écris. J’ai le synopsis et plein de croquis. J’ai aussi des propositions d’auteurs. Et un autre projet avec les médiathèques du Sancy. Des portraits de femmes locales sont écrits, je dois les illustrer et faire la maquette du livre. J’aimerais bien travailler à la plume et à l’encre. Pour le moment, je ne suis pas en mesure de rattaquer un projet d’album, car cela m’accapare. Après, j’ai toujours un vide, beaucoup de choses à régler en retard.
Pour Mon amie la chenille, vous avez donc eu une bourse d’aide à l’écriture de la Région ?
Oui. Concrètement, je ne gagne quasiment pas d’argent avec un album. Ce ne sont pas les livres qui me font vivre, ce sont les projets comme les planches botaniques, les portraits du Sancy… et le fait est que j’ai un travail tellement méticuleux que je mets très longtemps à faire un projet. Donc la bourse permet de faire le travail. Le soutien public, c’est fondamental pour les auteurs.
Pourquoi avoir fait le choix de dessiner en gris au crayon à papier et aux crayons de couleur ?
Je trouve très beau ce contraste, je suis très inspirée et influencée par l’auteure Joanna Concejo. Je trouvais bien que la petite fille au crayon à papier soit décalée par rapport à la chenille colorée, car elles ne sont pas du même monde, quand même. Mais mon travail aux crayons de couleur est récent, avant je colorisais à l’ordinateur. Car j’avais un problème : les crayons de couleur n’étaient pas assez précis. Plus je travaille, plus j’arrive à avoir cette précision. Maintenant, je n’envisage plus, a priori, de les quitter.
Que ressentez-vous quand vous terminez un album de cette ampleur ?
Ça fait du bien ! Surtout quand c’est un livre à très long terme. Le moment où on rend tout, où tout est chez l’éditeur, c’est une première étape du soulagement. Et quand on reçoit le livre, c’est un régal. Un cadeau qu’on s’est fait à soi-même et que l’éditeur nous offre.
Actualités
Mon amie la chenilleExpositions. À l’occasion de la sortie de l’album le 14 mai, exposition de dessins originaux à la librairie Tout un monde, à Ambert ; les 28, 29 et 30 mai, lors des Arts en balade, à Clermont-Ferrand ; le 29 mai à Ambert, pour « Les vitrines qui parlent » ; du 23 octobre au 27 novembre, à la médiathèque de Fournols.
Dédicaces. Le 22 mai lors de la manifestation « Ambert côté jardin », au stand de la librairie Tout un monde (événement à confirmer).
Planches botaniquesExpositions. Marion Janin exposera les dessins originaux de ses planches botaniques dans l’exposition « Coup de cœur » des Arts en balade, du 7 au 30 mai au centre Camille-Claudel à Clermont-Ferrand et à la médiathèque de Fournols du 25 juin au 31 juillet.
La comptine du toucanÉpuisé, cet ouvrage sorti en 2008 est réédité chez « La poule qui pond ».
Alice Chevrier