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Май
2021

Y a-t-il trop de jours fériés ?

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Aujourd’hui, c’est l’Ascension : l’occasion de célébrer la montée au ciel du Christ… mais surtout de profiter d’un week-end prolongé de quatre jours ! Depuis quelques années, la question de savoir s’il n’y a pas trop de jours fériés comme celui-là réapparaît régulièrement dans le débat public. Le Medef et certains décideurs politiques estiment que leur nombre nuit à la bonne marche de l’économie. Ils reproduisent ce faisant un discours dont les racines remontent au Moyen Âge.    Des jours fériés à foison   Il faut dire qu’à cette époque les jours chômés sont nombreux. Il y a déjà les dimanches – puisque Dieu aurait créé le monde en six jours et se serait reposé le septième –, que les empereurs romains reconnaissent officiellement après leur conversion au christianisme. Dans les siècles qui suivent la chute de Rome, les pressions de l’Église permettent à cette règle de s’imposer dans tous les royaumes barbares d’Occident, même s’il faut parfois la réitérer. En 789, dans son Admonitio generalis , Charlemagne rappelle à celles et ceux qui l’auraient oublié : «  N ous avons décidé que l’on ne fasse pas de travaux pénibles les jours du Seigneur , selon ce que le Seigneur a ordonné dans sa loi .  » À ces 52 dimanches, il faut ajouter une quantité croissante de fêtes liturgiques dont le nombre et la liste varient beaucoup d’une région à une autre : au total, dans la seconde moitié du Moyen Âge, le nombre de jours fériés pouvait varier entre un quart et un tiers de l’année !  À partir du XIIe siècle, les spécialistes du droit canonique essaient de se mettre d’accord sur une liste complète et universelle des jours fériés. Celle que propose le Décret de Gratien, première grande somme de droit de l’Église, inclut tous les dimanches ainsi que 36 jours de fête dédiées au Christ (on les appelle les fêtes du temporal ), à la Vierge ainsi qu’à quelques saints particulièrement importants. À Noël, le travail s’arrête pendant plusieurs jours ; et à Pâques, c’est toute une semaine que les fidèles sont invités à poser leurs outils. Au XIIIe siècle, le canoniste Raymond de Peñafort, auteur du recueil des Décrétales , ajoute deux jours de repos après la Pentecôte. Parmi les saints dont le culte est à l’honneur, on peut citer Jean-Baptiste (24 juin), les apôtres, les premiers martyrs, saint Michel (29 septembre) et saint Martin (11 novembre). Mais le Décret de Gratien prévoit aussi l’existence de fêtes plus locales dont la date pourra être fixée par l’évêque, comme saint Martial à Limoges (30 juin), saint Denis à Paris (9 octobre) ou saint Arnoul à Metz (18 juillet).    Prier ou travailler ?   L’interdiction de Charlemagne le montre : observer les jours chômés n’est pas un droit mais une obligation. Travailler un jour férié est considéré comme une offense à Dieu et au Christ et, dans certains cas, passible d’excommunication (bon, rassurez-vous, en général on se contente de vous faire payer une amende de quelques sous). Il faut dire que pour l’Église, la « fête » est une affaire très sérieuse. Un exemplum du XIVe siècle (c’est-à-dire un petit récit édifiant destiné à illustrer un prêche et le rendre plus vivant) met en scène le diable expliquant que «  la fête, c’est notre messe  » et que quand on danse un jour de fête, «  Dieu y est oublié et crucifié  ». Pour les clercs, les jours fériés sont avant tout des jours de communion, censés renforcer la piété des fidèles et souder la communauté en la réunissant à la messe. Travailler (ou se divertir) ces jours-là, surtout si cela vous empêche d’aller à l’église, c’est refuser de prendre part aux rituels religieux qui fondent la vie commune.  Pourtant, la vie économique ne peut pas s’arrêter complètement. Dans une société à plus de 90 % rurale, les paysans doivent parfois faire passer les travaux des champs avant les impératifs religieux, notamment au moment des moissons à la fin de l’été. Les condamnations contre ce genre d’entorses à la règle sont d’ailleurs assez rares. D’autres métiers doivent répondre aux besoins quotidiens de la population, comme les meuniers, les boulangers ou les bouchers qui sont autorisés à travailler – de même que les cordonniers dans les villes de pèlerinage. Les fêtes religieuses sont souvent l’occasion d’organiser des foires où des marchands de différentes régions ont le droit de se retrouver pour vendre leurs produits. Aux foires au hareng de Scanie (alors situées dans le royaume de Danemark), les marchands allemands obtiennent le droit, au XIVe siècle, de faire saler leurs poissons avant qu’ils ne pourrissent. Et puis, comme ces jours-là les gens aiment bien se montrer sur leur 31, les barbiers sont autorisés à les raser et à rectifier la tonsure du prêtre.   En somme, au-delà de la règle, les clercs savent faire preuve de souplesse, car ils ont bien conscience que tout le monde ne peut pas s’arrêter de travailler en même temps.    «  Travailler plus pour gagner plus  »   Malgré ce pragmatisme, des voix s’élèvent à partir du XIIIe siècle pour dénoncer le trop grand nombre de jours chômés. Vers 1250, le dominicain Guillaume de Rennes produit ainsi une liste beaucoup plus restreinte de jours fériés centrés autour du Christ, de la Vierge et de la Passion des apôtres Pierre et Paul ; il en profite pour faire la liste des activités autorisées les dimanches et jours de fête, comme l’assistance aux pauvres, les récoltes, la consolidation des fortifications ou encore le travail des étudiants sur les livres saints (un aménagement bien pratique si vous aviez pris du retard pour votre partiel de théologie !). Il s’agit donc bien d’assouplir les contraintes liées aux jours chômés pour permettre aux gens de travailler plus .  Plus radicale encore est la critique portée par l’humaniste français Nicolas de Clamanges, qui écrit au début du XVe siècle : «  I l est loisible à chacun de voir quelle dévotion le peuple chrétien apporte de nos jours à la célébration de ses fêtes. Rares sont ceux qui vont à l’église ; rarissimes ceux qui entendent la messe […] . L’un gagne sa villa, l’autre son négoce. La grande foule s’en va au marché. […] Certains sont conquis par les jongleurs, d’autres envahissent les théâtres ; beaucoup sont pris par le sport, la majorité par le jeu .  » Dans sa critique, l’humaniste invoque explicitement des motifs économiques : l’interdiction du travail pénalise les pauvres travailleurs. Il condamne aussi les divertissements auxquels s’adonnent les fidèles, qui ne savent pas utiliser correctement leur temps libre. Puisque c’est comme ça, autant travailler !  La critique de Nicolas de Clamanges se teinte, on le voit, d’une « morale économique » condamnant l’oisiveté, dont Sylvain Piron a bien analysé la naissance et la généalogie dans la pensée chrétienne occidentale. Nicolas de Clamanges fait ainsi l’éloge des jours ouvrés durant lesquels les gens «  sont sobres, épargnants, pacifiques, modestes, réservés ; le travail utile les tient en haleine, comme un bon pédagogue et les maintient dans les lois de la frugalité et de la tempérance  ». Jean Gerson, dont il a suivi les enseignements dans sa jeunesse, condamnait de son côté une «  oisiveté bien pire [que le travail, et] que les paysans ne savent pas mettre à profit  ». Ces thèses s’inscrivent dans une chaîne ininterrompue d’éloges de la « valeur travail », qui naît en Occident au milieu du Moyen Âge et se prolonge en se renforçant jusqu’à aujourd’hui.   Tout cela pour vous dire de bien profiter de votre week-end prolongé : c’est autant de temps que votre employeur ne vous prendra pas ! (Même si, soyons honnête, cet article a été écrit un dimanche).    Pour en savoir plus   - Charles Mériaux, « Fêtes et jours chômés dans le monde carolingien (VIIIe-Xe siècles) », dans Orare aut laborare ? Fêtes de précepte et jours chômés du Moyen Âge au début du XIXe siècle , éd. Philippe Desmette et Philippe Martin, Villeneuve d’Ascq, 2017, p. 45-58.  - Catherine Vincent, « Les jours fériés et leur observance en Occident entre le XIIIe et le XVe siècle », dans Orare aut laborare ? Fêtes de précepte et jours chômés du Moyen Âge au début du XIXe siècle , éd. Philippe Desmette et Philippe Martin, Villeneuve d’Ascq, 2017, p. 59-72.  - Sylvain Piron, Généalogie de la morale économique , Le Kremlin-Bicêtre, Zones Sensibles, 2020.   Vous pouvez retrouver tous les articles de cette série sur le site Actuel Moyen Âge .    

Aujourd’hui, c’est l’Ascension : l’occasion de célébrer la montée au ciel du Christ… mais surtout de profiter d’un week-end prolongé de quatre jours ! Depuis quelques années, la question de savoir s’il n’y a pas trop de jours fériés comme celui-là réapparaît régulièrement dans le débat public. Le Medef et certains décideurs politiques estiment que leur nombre nuit à la bonne marche de l’économie. Ils reproduisent ce faisant un discours dont les racines remontent au Moyen Âge. 

 

Des jours fériés à foison 

Il faut dire qu’à cette époque les jours chômés sont nombreux. Il y a déjà les dimanches – puisque Dieu aurait créé le monde en six jours et se serait reposé le septième –, que les empereurs romains reconnaissent officiellement après leur conversion au christianisme. Dans les siècles qui suivent la chute de Rome, les pressions de l’Église permettent à cette règle de s’imposer dans tous les royaumes barbares d’Occident, même s’il faut parfois la réitérer. En 789, dans son Admonitio generalis, Charlemagne rappelle à celles et ceux qui l’auraient oublié : « Nous avons décidé que l’on ne fasse pas de travaux pénibles les jours du Seigneur, selon ce que le Seigneur a ordonné dans sa loi. » À ces 52 dimanches, il faut ajouter une quantité croissante de fêtes liturgiques dont le nombre et la liste varient beaucoup d’une région à une autre : au total, dans la seconde moitié du Moyen Âge, le nombre de jours fériés pouvait varier entre un quart et un tiers de l’année ! 

À partir du XIIe siècle, les spécialistes du droit canonique essaient de se mettre d’accord sur une liste complète et universelle des jours fériés. Celle que propose le Décret de Gratien, première grande somme de droit de l’Église, inclut tous les dimanches ainsi que 36 jours de fête dédiées au Christ (on les appelle les fêtes du temporal), à la Vierge ainsi qu’à quelques saints particulièrement importants. À Noël, le travail s’arrête pendant plusieurs jours ; et à Pâques, c’est toute une semaine que les fidèles sont invités à poser leurs outils. Au XIIIe siècle, le canoniste Raymond de Peñafort, auteur du recueil des Décrétales, ajoute deux jours de repos après la Pentecôte. Parmi les saints dont le culte est à l’honneur, on peut citer Jean-Baptiste (24 juin), les apôtres, les premiers martyrs, saint Michel (29 septembre) et saint Martin (11 novembre). Mais le Décret de Gratien prévoit aussi l’existence de fêtes plus locales dont la date pourra être fixée par l’évêque, comme saint Martial à Limoges (30 juin), saint Denis à Paris (9 octobre) ou saint Arnoul à Metz (18 juillet). 

 

Prier ou travailler ? 

L’interdiction de Charlemagne le montre : observer les jours chômés n’est pas un droit mais une obligation. Travailler un jour férié est considéré comme une offense à Dieu et au Christ et, dans certains cas, passible d’excommunication (bon, rassurez-vous, en général on se contente de vous faire payer une amende de quelques sous). Il faut dire que pour l’Église, la « fête » est une affaire très sérieuse. Un exemplum du XIVe siècle (c’est-à-dire un petit récit édifiant destiné à illustrer un prêche et le rendre plus vivant) met en scène le diable expliquant que « la fête, c’est notre messe » et que quand on danse un jour de fête, « Dieu y est oublié et crucifié ». Pour les clercs, les jours fériés sont avant tout des jours de communion, censés renforcer la piété des fidèles et souder la communauté en la réunissant à la messe. Travailler (ou se divertir) ces jours-là, surtout si cela vous empêche d’aller à l’église, c’est refuser de prendre part aux rituels religieux qui fondent la vie commune. 

Pourtant, la vie économique ne peut pas s’arrêter complètement. Dans une société à plus de 90 % rurale, les paysans doivent parfois faire passer les travaux des champs avant les impératifs religieux, notamment au moment des moissons à la fin de l’été. Les condamnations contre ce genre d’entorses à la règle sont d’ailleurs assez rares. D’autres métiers doivent répondre aux besoins quotidiens de la population, comme les meuniers, les boulangers ou les bouchers qui sont autorisés à travailler – de même que les cordonniers dans les villes de pèlerinage. Les fêtes religieuses sont souvent l’occasion d’organiser des foires où des marchands de différentes régions ont le droit de se retrouver pour vendre leurs produits. Aux foires au hareng de Scanie (alors situées dans le royaume de Danemark), les marchands allemands obtiennent le droit, au XIVe siècle, de faire saler leurs poissons avant qu’ils ne pourrissent. Et puis, comme ces jours-là les gens aiment bien se montrer sur leur 31, les barbiers sont autorisés à les raser et à rectifier la tonsure du prêtre.  

En somme, au-delà de la règle, les clercs savent faire preuve de souplesse, car ils ont bien conscience que tout le monde ne peut pas s’arrêter de travailler en même temps. 

 

« Travailler plus pour gagner plus » 

Malgré ce pragmatisme, des voix s’élèvent à partir du XIIIe siècle pour dénoncer le trop grand nombre de jours chômés. Vers 1250, le dominicain Guillaume de Rennes produit ainsi une liste beaucoup plus restreinte de jours fériés centrés autour du Christ, de la Vierge et de la Passion des apôtres Pierre et Paul ; il en profite pour faire la liste des activités autorisées les dimanches et jours de fête, comme l’assistance aux pauvres, les récoltes, la consolidation des fortifications ou encore le travail des étudiants sur les livres saints (un aménagement bien pratique si vous aviez pris du retard pour votre partiel de théologie !). Il s’agit donc bien d’assouplir les contraintes liées aux jours chômés pour permettre aux gens de travailler plus

Plus radicale encore est la critique portée par l’humaniste français Nicolas de Clamanges, qui écrit au début du XVe siècle : « Il est loisible à chacun de voir quelle dévotion le peuple chrétien apporte de nos jours à la célébration de ses fêtes. Rares sont ceux qui vont à l’église ; rarissimes ceux qui entendent la messe […]. L’un gagne sa villa, l’autre son négoce. La grande foule s’en va au marché. […] Certains sont conquis par les jongleurs, d’autres envahissent les théâtres ; beaucoup sont pris par le sport, la majorité par le jeu. » Dans sa critique, l’humaniste invoque explicitement des motifs économiques : l’interdiction du travail pénalise les pauvres travailleurs. Il condamne aussi les divertissements auxquels s’adonnent les fidèles, qui ne savent pas utiliser correctement leur temps libre. Puisque c’est comme ça, autant travailler ! 

La critique de Nicolas de Clamanges se teinte, on le voit, d’une « morale économique » condamnant l’oisiveté, dont Sylvain Piron a bien analysé la naissance et la généalogie dans la pensée chrétienne occidentale. Nicolas de Clamanges fait ainsi l’éloge des jours ouvrés durant lesquels les gens « sont sobres, épargnants, pacifiques, modestes, réservés ; le travail utile les tient en haleine, comme un bon pédagogue et les maintient dans les lois de la frugalité et de la tempérance ». Jean Gerson, dont il a suivi les enseignements dans sa jeunesse, condamnait de son côté une « oisiveté bien pire [que le travail, et] que les paysans ne savent pas mettre à profit ». Ces thèses s’inscrivent dans une chaîne ininterrompue d’éloges de la « valeur travail », qui naît en Occident au milieu du Moyen Âge et se prolonge en se renforçant jusqu’à aujourd’hui.  

Tout cela pour vous dire de bien profiter de votre week-end prolongé : c’est autant de temps que votre employeur ne vous prendra pas ! (Même si, soyons honnête, cet article a été écrit un dimanche). 

 

Pour en savoir plus 

- Charles Mériaux, « Fêtes et jours chômés dans le monde carolingien (VIIIe-Xe siècles) », dans Orare aut laborare ? Fêtes de précepte et jours chômés du Moyen Âge au début du XIXe siècle, éd. Philippe Desmette et Philippe Martin, Villeneuve d’Ascq, 2017, p. 45-58. 

- Catherine Vincent, « Les jours fériés et leur observance en Occident entre le XIIIe et le XVe siècle », dans Orare aut laborare ? Fêtes de précepte et jours chômés du Moyen Âge au début du XIXe siècle, éd. Philippe Desmette et Philippe Martin, Villeneuve d’Ascq, 2017, p. 59-72. 

- Sylvain Piron, Généalogie de la morale économique, Le Kremlin-Bicêtre, Zones Sensibles, 2020.

 

Vous pouvez retrouver tous les articles de cette série sur le site Actuel Moyen Âge .

 

 




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