Les techniciens de laboratoire du centre hospitalier de Tulle (Corrèze) en grève, ils s'estiment "oubliés" du Ségur de la santé
"On veut la catégorie A". Sur des feuilles, en gros caractères, les techniciens de laboratoires qui suivent ce mardi 18 mai un mouvement de grève national, expriment leur colère. Réunis sur les marches menant au hall du centre hospitalier de Tulle, ils s'estiment "oubliés du Ségur de la santé", alors qu'ils sont l'un des maillons essentiels dans la lutte contre le Covid-19.
"Nous sommes épuisés""On fait tout. On va du prélèvement à l'analyse. Avec le Covid, on s'est adapté, on s'est réorganisé, le nombre de dossiers traités a été augmenté par deux, parce que l'on fait tout cela en plus de nos tâches traditionnelles liées à l'activité quotidienne de l'hôpital, on est épuisés, on a un boulot énorme et pourtant, nous avons été exclus des revalorisations", indique Frédérique Mespoulet, technicienne de laboratoire.
Au centre hospitalier de Tulle, le laboratoire compte vingt-cinq personnes, dont 17 techniciens. Ce mardi, "80% des agents du laboratoire "est en grève, selon les agents.
"Nous sommes déçus, indiquent les grévistes. Nous avons eu la prime Covid mais pas de revalorisation . Les infirmiers et manipulateurs en radiologie vont passer en catégorie A au 1er octobre et seront revalorisés. Pas nous et ce n'est pas normal", regrettent-ils.
Harmoniser les diplômes à Bac +3Outre la revalorisation, les grévistes estiment que leur formation n'est pas assez poussée. "Actuellement, nous sommes à Bac+2 et donc catégorie B alors que notre travail correspond à un Bac +3. Nous accueillons des jeunes qui sortent de deux ans de formation mais qui ne sont finalement pas complètement formés. C'est nous qui finissons de les former et nous perdons beaucoup de temps. Il faut une harmonisation des diplômes à Bac +3", demandent les techniciens de laboratoire.
Estelle Bardelot