Lancé il y a huit mois, comment évolue le marché des producteurs de Bèzenet, près de Montluçon (Allier) ?
Comme chaque second vendredi du mois, la petite dizaine de producteurs locaux a pris place sur la place du village, entre l’église et l’épicerie alimentaire La Mine à Bézenet. Ce vendredi matin, les badauds qui flânent entre les étals ont de la chance, le soleil pointe le bout de son nez même si l’air reste frais. Danielle et Louis, un couple de personnes âgées est en train de quitter la place.
« Ça fait du bien de retrouver régulièrement un marché à Bézenet, ça manquait depuis qu’il n’y en avait plus. Et comme on fait nos courses à La Mine, on est content que ça soit juste à côté et encadré par les mêmes personnes qu’on connaît. »
Ils étaient venus voir s’ils y trouveraient des fruits et légumes. « Ah, ce n’est pas trop la saison. En ce moment, je vends des plants », rétorque Hugues Roland, maraîcher à Bézenet et membre du collectif L’asso Luce, l’association à la fois à l’origine de la réouverture de l’épicerie et de la création du marché.
Un marché qui prend de l'ampleur de mois en mois« Les gens ont plus de choix qu’à l’épicerie où tous les producteurs présents sur le marché vendent aussi quelques-uns de leurs produits. Le plus ici, c’est le rapport direct entre les habitants et les producteurs », affirme-t-il. Et de mois en mois, Hugues Roland voit de plus en plus de monde.
« Ça marche par le bouche-à-oreille, les gens commencent à prendre leurs marques. »
Si les clients locaux sont plus nombreux à chaque fois, c’est aussi le cas des producteurs. À l’image de Thierry Le Mogne venu ce vendredi matin pour la première fois. Il propose toute une variété de vinaigres parfumés, de gelées et d’eau-de-vie. Pour Antoine Lesay, du Ch’ti Cabri, son exploitation agricole de produits de chèvres et de vaches, « c’est la deuxième fois que je viens et ce marché est un nouveau spot pour se diversifier et se faire connaître au local », explique le producteur installé sur la commune voisine de Louroux-de-Beaune.
Un marché devenu essentiel au vu de la crise sanitairePour Nathalie Krakowiak, une membre active du collectif L’asso Luce, ce marché est finalement essentiel.
« C’est un marché où l’on fait avant tout des rencontres, c’était ce qui manquait pour dynamiser un peu plus le bourg depuis le début de la crise sanitaire. Avec elle, il était devenu presque indispensable de le lancer. »
Un moyen aussi de soutenir les producteurs locaux qui ont eu des difficultés pour vendre leurs marchandises au moment où des marchés ont fermé en 2020. « Et comme ils y vendent bien et échangent beaucoup avec leurs clients, ils sont contents et ont envie de revenir à chaque fois. »
Pratique. Le marché se tient chaque second vendredi du mois.
En huit mois, le marché a tripléLe marché avait démarré il y a huit mois avec la libricyclette et un producteur local. Depuis, une petite dizaine de producteurs s’est intégrée.
« Au départ, nous avions demandé à la mairie d’occuper un quart de la place. Au fur et à mesure des mois et des semaines, nous lui avons demandé trois fois plus de place. Elle a bien évidemment accepté car elle se réjouit de voir un marché se relancer sur la commune », détaille Nathalie Krakowiak.
L’asso Luce espère continuer sur cette dynamique « afin de fidéliser, éveiller la curiosité et attirer toujours plus d’habitants du coin et de producteurs locaux ».
Tour de ville - Quoi de neuf en ce moment côté commerces à Montluçon (Allier) ?
Texte : Brian Le Goff
Photos : Cécile Champagnat