Comment les cinémas se préparent à la réouverture en Livradois-Forez (Puy-de-Dôme) ?
C’est quasiment une promenade de santé, malheureusement. Se mettre en ordre de marche après plusieurs mois de fermeture à cause de la situation sanitaire n’a plus de secret pour les gérants des salles de cinéma du territoire. Et pour cause, ils n’en sont pas à leur premier coup d’essai. Tour d’horizon.
Difficile de faire des prévisionsÀ Ambert. Si le protocole est déjà clair, Dominique Begon s’attend à tout. « Ça peut évoluer un peu au dernier moment. Je m’attends toujours à des modifications de dernières minutes, un peu comme les réouvertures précédentes », assure-t-il. Mais peu importe, le cinéma municipal de la capitale de la Fourme est prêt. « Nous avons une salle de 100 places et une salle de 200. C’est assez facile de calculer la jauge à 35 %, mais tout dépend s’il faut laisser un ou deux sièges entre chaque. » Niveau fréquentation, l’expérience du professionnel parle. « Pour un démarrage, on ne va pas sauter au plafond à l’avance puisqu’il n’y a pas de grosses sorties attendues. C’est cet été que tout va se jouer, car habituellement, le mois de juin n’est jamais un bon mois. Disney joue le jeu en sortant deux films pendant l’été et il y aura aussi un nouveau volet de Fast and furious. Maintenant, la question est : Est-ce qu’il y aura des touristes ? Si oui, c’est sûr, ça va marcher. » En attendant, la visibilité est assez restreinte.
À Courpière. Bruno Rambier, le président de l’association Courpière Cinéma qui gère le cinéma de Courpière, ne cache pas son excitation et son impatience à l’idée de retrouver les salles obscures.
« Nous sommes hyper contents. On a fait, avec l’équipe de la mairie, un grand ménage. Les filtres du projecteur sont changés, et régulièrement il a tourné pendant le confinement pour pas qu’il ne tombe en panne au moment de la réouverture. Les films sont chargés. On est reparti sur notre programmation de novembre, avec seulement deux semaines. »
Bref, tout est prêt. Seul gros point négatif pour le président, la jauge très faible imposée par le protocole à respecter. « Nous aurons que 40 places environ. Ce qui veut dire qu’on va devoir sûrement refuser du monde. C’est un peu compliqué, mais on va y arriver », lance ce dernier.
À Thiers. Même combat qu’ailleurs. Le protocole est défini, il ne reste plus qu’à Nabil Bounechada, le gérant, et son équipe, de le respecter. « C’est des phases par lesquelles on est déjà passé, on est habitué », ironise-t-il. Au niveau des horaires des séances, le cinéma Le Monaco va jongler avec ce qui est imposé. « Nous sommes partis sur des projections mercredi, samedi et dimanche à 14 h 30, samedi et dimanche à 17 heures, et le reste de la semaine sauf mardi, à 18 h 30. Et ça jusqu’au mercredi 9 juin. Après, il faudra se réadapter. » Encore.
En parallèle, le Ciné-club sera de retour vendredi 21 mai, avec sa programmation initiale. Une façon pour Nabil Bounechada de « réamorcer un peu la vie culturelle et sociale ».
Noirétable attend mercredi 9 juinÀ Noirétable. Côté Loire, Michel Muron, président de l’association qui gère le cinéma nétrablais, et son équipe, ont prit une grande décision, mûrement réfléchie après les différentes réouvertures passées.
« Nous ne rouvrirons que mercredi 9 juin, lâche-t-il. Parce qu’on attend que le couvre feu passe à 23 heures. Car techniquement, on ne peut pas faire des séances l’après-midi. Et en même temps, ça nous laissera le temps de préparer nos affiches. »
La décision n’a pas été difficile à prendre. Les membres de l’association, échaudés par un passé chaotique, jouent la carte de la sécurité. « Lors de la dernière réouverture, on a refait des affiches pour rien, trois fois de suite, donc on avait prévu d’attendre, dès ce moment-là, pour relancer la machine. Et de toute façon, on n'est plus à 15 jours près. » Ce ne sera que reculer pour mieux sauter.
Sarah Douvizy
Contrairement aux salles privées, le Ciné parc a bénéficié d’aides de façon très marginale. « Sur les salaires, il a fallu les assurer à 100 % », partage Christophe Jeanpetit. Dans ce contexte, l’équipe du Ciné parc a accéléré les réflexions pour faire évoluer son modèle et son équilibre économique. « Aujourd’hui ce sont les communes qui sont adhérentes, nous réfléchissons pour travailler aussi avec les communautés de communes, dévoile le directeur. L’idée est plus globalement de créer une nouvelle dynamique avec les nouveaux élus. »