Les anciens du Clermont Foot apprécient aussi la montée en Ligue 1
Ils ont animé, à différentes époques, le milieu de terrain du jeu clermontois. Ils ont pu rêver, eux aussi, à une accession en Ligue 1, performance réussie par leurs successeurs. Les réactions de Philippe Amblard, Johan Gallon, Eugène Ekobo et Mathias Pereira Lage.
« À la fin de la rencontre j'ai appelé ma famille, mes amis et même Hervé Mathoux ! »Philippe Amblard (1990-2003). « J’ai suivi le match Toulouse - Pau de mercredi (un 2-2 qui a « offert » la montée au Clermont Foot) en vacances sur mon portable car la télé ne captait pas. À la fin de la rencontre, c’était l’explosion, j’ai appelé la famille, les amis, même Hervé Mathoux (Canal+) que je connaissais par son frère, je me disais : “Il ne va pas me répondre”. Eh bien si ! Et on a eu un bel échange. Cette montée, c’est beaucoup de joie de se dire que finalement, on y est arrivé et que c’est grâce à ces joueurs qui nous apportent que du bonheur.
C’est très important qu’on parle de Clermont-Ferrand à travers le football. J’ai toujours été relativement optimiste. On a mis plus de temps que certaines équipes qui n’avaient pas un potentiel supérieur à nous mais je savais qu’on avait le potentiel pour y arriver. Ça s’est passé cette année, c’est fantastique, c’est un moment unique ! »
« Ce n'est pas un hasard si Clermont est aujourd'hui en Ligue 1. Il y a un vrai projet “club” avec beaucoup de détermination et sans avoir les plus gros moyens. Comme quoi avec la tête et des idées... »
Johan Gallon (2002-2005). « C’est tellement mérité pour Pascal Gastien, qu’enfin son travail soit reconnu à sa juste valeur. Ce n’est pas un hasard si le Clermont Foot est aujourd’hui en Ligue 1. Parce qu’il y a un projet de jeu, ça c’est très important parce que c’est l’identité, la philosophie de l’équipe, mais parce qu’il y a aussi, un vrai projet “club” avec beaucoup de détermination et sans avoir les plus gros moyens. Comme quoi avec la tête et des idées... Après, j’avoue que l’épisode Covid m’a fait peur. Parce qu’ils sortaient d’une très belle victoire à Guingamp (5-0), un match extraordinaire, et cet épisode pouvait laisser des traces physiques comme psychologiques. Mais avec un tel projet de jeu, si bien défini et ancré, les joueurs savent ce qu’ils doivent faire. Ça, c’est une force incroyable, ce collectif de Clermont ! »
« À notre époque, même si on a loupé la montée sur un dernier match à Arles (2010), on a vu qu’on n’était pas prêts. »
Eugène Ekobo (2009-2017). « C’est que du bonheur ! C’est vraiment quelque chose d’exceptionnel. C’est largement mérité. L’équipe était dans la continuité de ce qu’elle produisait l’année dernière. Le groupe n’avait pas changé. J’étais confiant, je l’avais dit à coach Gastien que j’avais rencontré. Après Grenoble, déjà, on avait fait un énorme pas. Mais quand j’ai vu la mobilisation, le jour du match contre Sochaux, ça m’a convaincu que le club avait franchi un cap et était prêt. À notre époque, même si on a loupé la montée sur un dernier match à Arles (2010), on a vu qu’on n’était pas prêts. Même si les joueurs avaient la volonté, il faut quand même un ensemble d’ingrédients et notamment un public mobilisé. Moi, ce que j’ai vu pour le match de Sochaux, c’est le genre de choses qui transcende encore plus ! »
Mathias Pereira Lage (2005-2019). « Je suis heureux pour ce club, pour le coach, le staff, pour ce groupe. Nous, avec Angers (Ligue 1), on joue le dimanche à 15 heures, donc je pouvais regarder le multiplex du samedi soir mais je ne mettais que le match de Clermont (sourire). Parce que c’est plaisant à voir jouer et que j’ai gardé pas mal de potes là-bas. J’ai quasiment pu voir tous leurs matchs. Et surtout là, en cette fin de saison. J’ai eu un peu peur avec le Covid et vu que moi, je l’ai eu début avril, je craignais que certains ne reviennent pas à leur top niveau. Mais ils sont bien revenus, ça leur a permis de réaliser la fin de saison qu’ils ont fait. Après Grenoble, je me suis dit, c’est bon. »
Propos recueillis par Jean-Philippe Béal