En Creuse, les écologistes s’allient avec LFI et tournent le dos au PS

En 2015, Pauline Cazier, seule élue écologiste au Conseil départemental de la Creuse, s’était présentée en binôme avec le sénateur PS Éric Jeansannetas sur le canton de Guéret-2. Une expérience qui n’est pas prête de se reproduire, tant la sortante, qui ne se représente pas, tant le Conseil départemental - y compris l’opposition de gauche - « n’a pas su mettre l’écologie au cœur de ses priorités ». Ainsi ses successeurs au canton de Guéret, Quentin Picquenot et Marie-Hélène Charles, se présentent-ils cette année face à une gauche socialiste incarnée par Éric Bodeau et Mary-Line Coindat.

Quentin Picquenot assume une ligne politique de « rupture », avec le souci que « la population puisse interagir avec son devenir ». Cependant, rappelle Arnaud Chapal, candidat sur le canton d’Aubusson, le principal objectif demeure « de rétablir une majorité de gauche au Conseil départemental, afin de remettre en place ce qui a été cassé ».

Pour ce faire, plusieurs citoyens de sensibilité de gauche ou écologiste se sont attelés, sous l’égide du « Collectif Creuse 2021 » à un programme commun qui est une « rupture avec les manières habituelles de faire de la politique », veut croire Pierrette Bidon, porte-parole d’EELV. « Un travail de fond honnête et transparent » auquel s’est associé la France Insoumise, représentée par Marie-Hélène Charles, qui souligne une « convergence de points de vue sur le territoire ».

Le collectif insiste d’abord sur plusieurs mesures de démocratie locale, une solution face à « l’inquiétude face au désengagement vis-à-vis du vote ». Pierrette Bidon évoque une « conférence citoyenne locale pour le climat », des « conseils citoyens de canton » et plus de transparence sur le site du Conseil départemental, pour « dire à la population que leur parole vaut ».

Binômes - Aubusson : Arnaud Chapal et Pierrette Bidon. Bonnat : Sylvain Duqueroix et Julie Nicolas. Dun-le-Palestel : Bénédicte Bouché et Gilles Escoffier. Guéret 2 : Quentin Picquenot et Marie-Hélène Charles.

Autre « manière de faire de la politique » : conditionner les subventions au respect des principes environnementaux. L’écologie reste une priorité de la liste, dans la continuité de ce que Pauline Cazier proposait déjà (et n’a pu être appliqué) : un schéma départemental de protection de la biodiversité et des énergies renouvelables (avec un objectif d’autonomie de la Creuse pour sa production d’électricité).

Les différents binômes égrènent d’autres mesures pour mettre de l’écologie partout où le Conseil départemental le peut : un plan d’isolation thermique des bâtiments du département, favoriser les circuits courts dans les cantines des collèges et administrations, limiter les grands projets routiers…

La liste se montre également présente sur le social, en proposant de se porter volontaire pour une expérimentation de l’accès aux minima sociaux dès l’âge de la majorité. La culture et le sport font également partie des priorités, avec un soutien plus accru aux associations.

Le collectif fait des conditions de travail au Conseil départemental un de ses principaux chevaux de bataille. Le recours aux contractuels et le manque de personnel sont identifiés comme source de malaise chez les employés dans les services sociaux, notamment l’Aide Sociale à l’Enfance. Renforcer les effectifs du « premier employeur du territoire » est une des promesses phare du programme.

Tom Jakubowicz