Le rendez-vous coquin aurait dérapé, dans l'Allier : un suspect remis en liberté
Le rendez-vous avait été pris sur Internet, via un site spécialisé. Une rencontre pour des jeux sexuels telle que ce couple de l’Allier avait visiblement l’habitude d’en organiser, chez lui, en faisant participer des tiers. Le 19 mai dernier, l’« invité » du jour, un homme de 28 ans, était censé filmer les ébats de monsieur et madame. Mais la soirée, après quelques verres échangés, aurait pris une autre tournure.
Ivre, le mari devient agressifLe mari, menaçant et fortement alcoolisé, lui aurait imposé plusieurs relations sexuelles avec sa femme, décrite comme soumise. Et il aurait lui-même été violé par l’irascible. Il dit avoir été pris au piège, tiraillé entre la peur de cet homme violent et la volonté de protéger sa femme, sous le coup de la colère de son mari. Un climat de tension extrême confirmée par l’épouse, laquelle raconte avoir simulé l’acte sexuel pour calmer son conjoint.
Ce dernier finira par les mettre à la porte tous les deux. Quand les gendarmes les découvrent, à trois heures du matin, au bord d'une route, non loin du domicile conjugal, la femme est apeurée et porte des traces de blessures au visage. Elle est prise en charge par les sapeurs-pompiers. L’« invité » repart sur son scooter. Avant d’être interpellé le lendemain. Cet étudiant nie avoir agressé la Bourbonnaise, affirmant avoir agi sous la contrainte et avoir eu très peur. Un juge d’instruction décide néanmoins de le mettre en examen pour viol, au même titre que le mari.
Placé en détention provisoireIl est placé sous contrôle judiciaire, mais un second rebondissement intervient. Le procureur de la République saisit le juge des libertés et de la détention pour une incarcération provisoire. Décision que le mis en cause est venu contester, mardi, devant la chambre de l’instruction de Riom.
Nous sommes dans le questionnement. On se demande jusqu’où le mis en examen aurait pu aller dans la soumission. A-t-il bien réalisé son comportement individuel malgré la personnalité quelque peu intrigante du mari ? Pourquoi l'attirance physiologique a été plus forte que le respect de l'autre ?
Le mari, face au juge d'instruction, aurait reconnu son entière responsabilité. Mais la confrontation entre les deux hommes n’a pas encore eu lieu. Pour cette raison notamment, l’avocat général estime précoce la levée de la détention provisoire.
« C'est un dossier peu banal et J’entends les questions qui se posent », reconnaît Me Manon Chaumeil en défense. « Mais mon client a aussi subi des violences sexuelles. »
Il aurait eu peurElle dresse le portrait d’un jeune homme au profil sérieux, brillant étudiant, travailleur et inconnu de la justice. « Il n’a pas voulu partir car il craignait pour la vie de madame ainsi que celle des enfants du couple qui dormaient au domicile conjugal. »Dans le box, le mis en examen, portant chemise et lunette, détaille tout le préjudice de son incarcération pour ses études, sa santé et termine son intervention par un cri du cœur. « Permettez-moi de continuer à participer à la relance économique de la France ! »
Les magistrats de Riom l’ont entendu en ordonnant sa remise en liberté avec un placement sous contrôle judiciaire.
Olivier Choruszko