Soupçonné de violences mortelles à Clermont-Ferrand, il est remis en liberté
Beaucoup de questions sans réponses entourent encore la mort d’un homme de 55 ans, le 27 avril dernier, dans son pavillon situé allée du Nord, à Clermont-Ferrand. Son corps avait été retrouvé vers 7 heures du matin, au pied d’un escalier, gisant dans une mare de sang.
Dans le logement se trouvait également un Clermontois de 42 ans, se présentant comme un ami de la victime. C’est lui qui avait appelé les secours, expliquant aux policiers qu’il avait bu avec son hôte la veille. Beaucoup : au petit matin du 27, il avait encore 1,7 g/l d’alcool dans le sang.
Plusieurs détails troublantsLe quadragénaire avait affirmé s’être ensuite endormi chez son ami. Lorsqu’il s’est réveillé, il a découvert ce dernier allongé au bas de l’escalier, le visage en sang. Il a pensé à une chute. Les sapeurs-pompiers ont émis la même hypothèse. Mais plusieurs détails troublants viennent contrarier celle-ci.
Le visage de la victime a été essuyé et une partie du logement a été nettoyée. Des traces de sang ont été détectées sur un chiffon, un balai et une serpillière. Autre chose : une voisine a dit avoir entendu des bruits de dispute, la nuit, dans le pavillon. Et dans le téléphone de l’ami, les policiers de la sûreté départementale, en charge de l’enquête, ont découvert une quinzaine de photos du logement et de la victime.
Deux mois d'incarcérationL’autopsie a établi que la mort a été provoquée par un important traumatisme crânien. Celui-ci résulte-t-il d’une chute ou d'un coup ? Considéré comme suspect, le Clermontois a été mis en examen pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner et placé en détention provisoire.
Mais après deux mois d’incarcération, la chambre de l’instruction de Riom, hier, a ordonné sa remise en liberté avec placement sous contrôle judiciaire. Incarcération qu’il avait qualifiée, devant les magistrats d’« injustice et de cauchemar ».
" Être enfermé, c’est très dur et quand on n’a rien fait, c’est pire. Je n’ai rien à voir avec cette mort."
Le nettoyage ? « Il était dépressif. Quand je suis arrivé chez lui, c’était sale. J’ai passé la serpillière. » Le sang essuyé ? « C’était pour faciliter le travail des pompiers. » Les photos ? « C’était pour lui montrer, plus tard, dans quel état il était. Pour moi, il n’était pas mort. »
"Un scandale !"« Rien ne permet d’établir qu’il y a eu des violences entre ces deux hommes », a vivement fait valoir Me Bertrand Chautard, son avocat. « La victime consommait beaucoup d’alcool et suivait un traitement contre l’épilepsie. La chute dans l’escalier est tout à fait possible. Maintenir mon client en détention est un scandale. » Il a été entendu.
Olivier Choruszko