Centenaire de la naissance d'Astor Piazzolla aux Nuits de Nacre à Tulle : Jean-Luc Thomas racontera l'homme et l'artiste
Figure incontournable du tango, qu’il s’est plu à révolutionner, le bandonéoniste argentin Astor Piazzola est à l’honneur cette année aux Nuits de Nacre. Parmi les rendez-vous concoctés pour célébrer le centenaire de la naissance du musicien, disparu en 1992, une soirée dédiée au théâtre des 7 Collines samedi 26 juin en soirée, mais aussi une conférence proposée en amont à la médiathèque par un passionné et fin connaisseur de l’artiste : Jean-Luc Thomas.
Baigné dans Piazzolla dès son enfanceJournaliste spécialiste du basket, il l’est tout autant du tango et de l’une de ses figures flamboyante et tutélaire, Astor Piazzolla. Sa rencontre avec le musicien ? « J’ai forcément entendu des morceaux étant gosse, car mon père était musicien de bal et répétait à la maison », retrace-t-il.
Plus tard, il retrouve effectivement des partitions des premiers thèmes de l’Argentin. La vraie rencontre intervient vers ses 17 ans. « Je m’intéressais au tango chanson avec des groupes qui tournaient dans le milieu des années 1970, toute une génération d’artistes qui ont fui la dictature. Là, j’ai eu entre les mains les disques de Piazzolla qui se diffusaient alors, dont Libertango », poursuit-il.
Ce qui attend les amateurs des Nuits de Nacre, du 25 au 27 juin, à Tulle (Corrèze)
Féru de latin jazz, le style d’Astor Piazzolla l’interpelle immédiatement. « Ce qui est irrésistible chez lui, c’est sa pulsation rythmique qui parcourt toute son œuvre.
Et Piazzola est d’autant plus séduisant qu’il opère une révolution dans le tango », souligne Jean-Luc Thomas, qui confie aussi avoir été séduit par les mots de l’artiste : « J’étais également sensible à la poésie du tango et sa partie chantée. Et les textes de Piazzolla m’ont embarqué. Il est en rupture avec ceux du tango traditionnel, et on est avec lui plus proche du surréalisme. »
L’aura d’une forte personnalitéL’homme Astor l’a aussi beaucoup conquis, explique-t-il : « Il est à l’image de sa musique, c’est un puncher. Quand les traditionalistes du tango le rejettent, il défonce les portes. S’il doute parfois, il ne recule jamais pour la cause de sa musique ». Le spécialiste décrit également une personne complexe « un personnage contrasté : farceur, joyeux, mais aussi très exigeant par rapport à sa musique », avant de saluer qu’« après son décès, il a eu une aura incroyable pour beaucoup de jeunes musiciens. Et depuis sa disparition, il reste l’un des musiciens les plus joués au monde. »
Julien Bachellerie