Restauration scolaire : la Ville de Moulins se donne un an de plus pour choisir son nouveau délégataire
La Ville de Moulins a décidé de se laisser du temps avant de choisir un nouveau délégataire pour la restauration scolaire ou un autre mode de gestion. L’enjeu : se mettre en conformité avec la loi Egalim.
La ville de Moulins a décidé de prolonger d’un an le contrat qui la lie à la société Elior Restauration enseignement et santé à laquelle elle a confié, en 2016, son service public de restauration scolaire et municipale pour une durée de cinq ans. Ce contrait courait jusqu’au 31 août 2021.« Nous avons engagé une réflexion globale sur la restauration, une étude sur le choix du mode de gestion », a rappelé ce lundi soir au conseil municipal le maire-adjoint aux affaires scolaires, Jean-Michel Moreau. Il s’agit pour la Ville de se mettre en conformité avec la loi Egalim. À l’horizon 2022, les collectivités n’auront pas le choix, tous les écoliers de France devront avoir dans leurs assiettes au moins 50 % « de produits durables et de qualité », dont au moins 20 % de produits biologiques.
« Nous cherchons à savoir si la DSP est toujours le meilleur moyen d’assurer des objectifs simples et de bon sens ou si nous devons mobiliser d’autres structures.Les deux cabinets conseil retenus nous accompagnent dans les démarches du mieux manger et du manger local en intégrant les potentialités de mises en réseau avec les acteurs locaux, une plateforme départementale ou régionale, pour l’approvisionnement des matières premières nécessaires à l’élaboration des repas et quel que soit le mode de gestion ».
La Ville veut aussi définir le meilleur mode de gestion en termes d’inscriptions, de réservation des repas, de facturation aux familles, de règlements, de gestion des différends et des impayés.
La crise sanitaire en cause
Pourquoi la municipalité se laisse-t-elle un délai supplémentaire ? En cause, la crise sanitaire, qui a impacté le secteur de la restauration collective. « La procédure de renouvellement aurait dû se dérouler pendant l’état d’urgence sanitaire, il apparaissait compromis de procéder à une mise en concurrence dans des conditions optimales. Il nous fallait aussi attendre les conclusions des cabinets conseils auxquels nous avons confié une étude. Les conclusions seront dévoilées le 8 juillet. Cette année supplémentaire nous permettra de procéder au renouvellement du contrat dans de meilleures conditions ».La majorité n’exclut aucune piste, dans sa réflexion : conserver le même délégataire en lui demandant d’améliorer la qualité des menus, ou bien changer de délégataire, ou encore choisir un autre mode de gestion. En attendant, la Ville prendra à sa charge, cette année, les petits travaux d’entretien dans la cuisine centrale à hauteur de 3.000 €.L’élu d’opposition Yannick Monnet (Moulins Ma cité) a rappelé que son groupe n’était pas favorable à une délégation de service public : « Nous ne pourrons pas faire l’impasse sur cette réflexion cette année. Il faut explorer toutes les pistes ».
Un nouveau satellite de restauration actéPar ailleurs, pour améliorer le fonctionnement du service de restauration scolaire, la ville va acheter à Evoléa une parcelle au 32-36 rue des Pêcheurs pour 113.800 €. Elle va y construire un satellite de restauration. Cette parcelle est située à proximité des deux écoles de secteur, Les Mariniers et Jean-Moulin, ce satellite vise à accueillir les enfants dans de meilleures conditions et permettra un déplacement à pied jusqu’au lieu de restauration plutôt qu’un trajet fait actuellement en car.« Il s’agit de réagir par rapport au Covid et de préparer l’avenir, de se préparer à la possibilité d’une nouvelle épidémie, a défendu Jean-Michel Moreau, et d’économiser 40.000 euros de déplacement par an ». L’hiver dernier, les fortes contraintes sanitaires, les espacements demandés avaient rendu difficile la permanence du service de restauration, faute de place suffisante.
Ariane Bouhoursariane.bouhours@centrefrance.com