Les bécasses des bois désertent les forêts de l'Allier de basse altitude
La bécasse est le troisième oiseau migrateur le plus chassé en France avec 700.000 oiseaux prélevés chaque année, d’après une enquête réalisée en 2014. Il est donc important de suivre la bonne santé des populations de cette espèce dont la pression de chasse est importante.
Depuis 1988, l’Office français de la biodiversité (OFB, ex-ONCFS) mène un suivi des populations de bécasses, notamment dans l’Allier. Pour la première fois, ce printemps, la fédération départementale des chasseurs a participé au suivi, sous la houlette du technicien Justin Pegues.
Observation en période de reproductionDans l’Allier, seize localisations ont fait l’objet d’une observation au crépuscule, entre le 15 mai et le 15 juin lorsque l’altitude est de moins de 500 mètres et entre le 1er et le 30 juin pour les altitudes supérieures.L’altitude a une influence sur la période de reproduction, la croule, pendant laquelle les mâles survolent les zones forestières, en émettant un cri particulier, à la recherche des femelles qui, au sol, déploient leurs rectrices (plumes caudales).
Sur les seize observations dans l’Allier, douze ont été menées par les techniciens de la fédération des chasseurs et un seul point a été positif. Sur les quatre observations menées par les agents de l’OFB, deux ont été positifs. Ce sont surtout les sites supérieurs à 500 mètres d’altitude qui donnent des résultats positifs, comme en Montagne bourbonnaise.
Les populations de bécasses en France sont minoritaires. En effet, cet oiseau migre en Russie à la fin de l’hiver. Alors qu’il pèse moins de 300 grammes, il est capable de voler 3.000 kilomètres.
Les populations qui restent en France sont dénommées « effectifs nicheurs » et sont fragiles, comme l’explique, Jean-Francois Guignault, agent de l’OFB.
« La tendance des effectifs nicheursest stable dans les zones d’altitudes supérieures à 500 mètres.En revanche, dans les forêts de plus basse altitude, les effectifs diminuent ainsi que le nombre de massifs forestiers où elle est présente ».
La diminution serait de l’ordre « de 30 % en 30 ans des effectifs nicheurs en basse altitude en France ». Une des explications avancée est le réchauffement climatique, car l’Allier est en limite sud de l’aire de répartition de cette espèce craignant la chaleur.
Le prélèvement maximal autorisé pour cette espèce est de 30 oiseaux par chasseur et par an ( six oiseaux par semaine maximum et trois oiseaux par jour).
Stéphanie Ménastephanie.mena@centrefrance.com