Andrée et René Karr ont renouvelé leurs vœux après 70 ans de mariage à Riom : "Je crois bien que c’était notre destin"
"Vous n’aurez jamais assez de pages dans votre journal pour raconter tout ce que nous avons vécu ensemble, avec Andrée", lâche René Karr, dans un éclat de rire. Ensemble, ils semblent avoir traversé le temps, mais n’ont rien oublié de leurs 70 années de mariage.
Un mariage rocambolesqueAndrée et René Karr n’étaient que des adolescents lorsqu’ils ont commencé à se fréquenter, à Châtel-Guyon. "Nous faisions partie de la même bande de copains et on s’amusait vraiment bien ensemble", se remémorent-ils, évoquant la fois où René et ses camarades avaient déclenché la sirène des pompiers "simplement pour voir comment ils travaillent". "Mais dès l’âge de quinze ans, je savais que je voulais me marier avec elle. Je crois bien que c’était notre destin", confie celui qui a désormais 91 ans.
Le couple s’est finalement marié le 3 novembre 1951, à Riom. "Mais la journée ne s’est pas du tout déroulée comme prévu", lâche René Karr.
Deux heures avant de me marier, je n’avais pas reçu l’autorisation de l’armée, qui était alors indispensable, et la voiture qui devait nous conduire de la mairie à l’église du Marthuret est tombée en panne?!
Pâtissier à Riom, puis à ClermontDes péripéties vite oubliées par les amoureux, une fois installés ensemble à Riom. Elle s’occupe d’Alain, leur fils qui vient de naître, et lui prend le train à vapeur pour Clermont-Ferrand, tous les matins à 3 heures, pour aller exercer son métier de pâtissier dans la boulangerie de son père. "Et il n’était jamais en retard à l’époque !" Puis, son père, Henri Karr, fonde une boulangerie rue de l’Hôtel-de-Ville, à Riom, au-dessus de laquelle la petite famille emménage.
Au moment de la seconde grossesse d’Andrée, la famille déménage à Clermont-Ferrand, où le couple gère une boulangerie dans le quartier de l’université. "Nous y sommes restés dix-sept ans, avant de reprendre un tabac presse, rue Sainte-Claire", retrace l’épouse.
Pendant toutes ces années, leur vie est rythmée de matchs de l’ASM, de vacances à Peliscola et Alicante, en Espagne et de bons moments entre amis. "Malheureusement, aujourd’hui, on est un peu les derniers des Mohicans", souffle René Karr.
Une histoire qui suscite l'admirationPuis, quand l’heure de la retraite a sonné, c’est avec leurs petits-enfants que le couple a aimé passer ses journées "au parc, au rugby ou au basket". Une histoire qui suscite aujourd’hui l’admiration de leurs petits-enfants et arrières. "C’est tellement rare de nos jours un couple qui dure aussi longtemps", lâche, admirative, Margot Karr, leur petite-fille.
Si je me marie un jour, j’espère vivre une aussi belle histoire. Surtout qu’ils ont été des parents et grands-parents merveilleux?!
"C’est simple, je ne les ai jamais vus se disputer", abonde leur fils, Alain Karr.
Il y a quelques semaines, leurs descendants ont donc fait la surprise à Andrée et René Karr d’organiser une cérémonie à la mairie de Riom pour que les époux puissent renouveler leurs vœux, 70 ans après. "Au final, j’ai eu un plus beau mariage qu’à l’époque", glisse Andrée Karr, encore émue.
Jeanne Le Borgne