Une sculpture en bois installée à Paslières pour illustrer la légende locale du Pas du Loup (Puy-de-Dôme)
Depuis fin octobre, la sculpture trône fièrement dans le cœur du bourg de Paslières, le long de la RD 906. Tous les automobilistes qui ralentissent dans cette zone limitée à 30 km/h ne peuvent pas passer à côté de ce loup – pris à tort pour un ours par plusieurs internautes sur les réseaux sociaux –, qui se veut un clin d’œil à la légende locale.
Tous les Paslièrois connaissent, en effet, l’histoire du Pas du Loup, qui a donné son nom au lieu-dit d’où la légende débute, sur les hauteurs du village à la frontière avec Saint-Victor-Montvianeix (voir ci-dessous). Ce mythe a également désigné l’endroit où fut construite l’église, excentrée du bourg, et a même laissé sa marque sur le blason de la commune, créé dans les années 80.
Une sculpture en bois réalisée à la tronçonneuseDans le cadre des aménagements extérieurs que la municipalité a lancés en début d’année pour un coût total de 40.000 € (subventionnés à 50 % par la Région), l’installation de cette sculpture vient clore ces travaux.
« Après la réalisation de la nouvelle mairie et de la place centrale, il restait les finitions. Nous avons demandé à un paysagiste de la commune, Alexis Riffaut, de réaliser tous les aménagements du bourg : une aire de jeux pour les enfants, un terrain de pétanque, une aire de pique-nique… et Alexis a aussi proposé cette idée, c’est l’emblème de Paslières et il est très attaché à l’histoire locale », indique le maire, Patrick Sauzedde.
Le paysagiste a donc mandaté un artisan spécialisé, Xavier Admirat de l’Atelier ADT, à Saint-Victor-la-Rivière dans le Sancy, pour cette création unique. Disposée sur un socle avec un empierrement, la sculpture en bois de peuplier a été réalisée à la tronçonneuse et se voulait imposante : elle pèse entre 1,7 et 2 tonnes et mesure plus de 2 m 50 ! Des ceps de vignes ont été plantés autour, là encore pour rappeler le passé viticole de la commune. « Alexis nous a fait payer la sculpture à prix coûtant, c’est sa façon de laisser sa patte pour sa commune », remercie le premier magistrat.La croix de Saint-Bonnet trône depuis longtemps près de la mairie, avec une céramique représentant le saint, à l’endroit où, selon la légende, le marteau aurait rebondi.
Éveiller la curiositéDans cette commune de 1.500 habitants, sans boulangerie ni épicerie, considérée comme « un village dortoir » située entre Thiers et Vichy, l’idée de la municipalité était aussi de faire parler de Paslières et de donner envie aux visiteurs et aux riverains de s’y arrêter.
« Une randonnée de 12,5 km part de la salle des fêtes, passe par l’abbaye de Montpeyroux et va jusqu’au Pas du Loup. Cette sculpture, très visible depuis la route, c’est un moyen d’attirer du monde, d’éveiller la curiosité »
Dans cette même démarche, la croix du Pas du Loup installée là où le diable déguisé en loup aurait rencontré Saint Bonnet, sur les hauteurs de Paslières, a été restaurée en début d’année par un conseiller municipal, après avoir été victime à plusieurs reprises d’actes de vandalisme.
La municipalité souhaite également acquérir « pour un euro symbolique » un morceau de 231 m2 de la parcelle sur laquelle se trouvent ce rocher et cette croix qui le surmonte, « afin d’aménager les alentours, pour en faire un lieu de passage, que ce soit agréable ».
Et permettre à la légende de vivre encore longtemps, pour qu’elle se transmette de génération en génération.
Fanny Guiné