Une ligne à grande vitesse est-ouest via l'Auvergne et le Limousin : une association demande une étude de faisabilité
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L’association Altro demande à l’État de lancer l’étude de faisabilité d’une ligne à grande vitesse reliant l’Atlantique aux Alpes, en passant par Montluçon, Vichy et Guéret.
Depuis l’abandon de la ligne à grande vitesse Paris-Orléans-Clermont-Lyon, l’évocation des grandes ambitions ferroviaires n’est plus dans l’air du temps en Auvergne et en Limousin. À contre-courant, l’association Altro tente de mobiliser citoyens et élus locaux (Montluçon communauté est par exemple adhérente de l’association) autour de son projet Via Atlantica, porté depuis 1997, et demande à l’État de mener une étude de faisabilité.
Un chantier à 21 milliards d’eurosCette initiative ferroviaire a pour ambition de relier la façade atlantique aux Alpes et à l’Europe Centrale, en passant par l’Auvergne et le Limousin, notamment Guéret, Montluçon et Vichy. Ce chantier à 21 milliards d’euros nécessiterait la création d’une nouvelle ligne mixte – à la fois pour voyageurs et marchandises – entre Angers et Poitiers ainsi qu’entre le barreau Bordeaux-Poitiers et Lyon. Les infrastructures existantes, notamment dans l’Allier et la Creuse, ne permettraient pas une vitesse assez élevée pour ce projet qui envisage par exemple de relier Nantes à Lyon en 2 h 40.
Document d'Altro.
Un débouché pour le Lyon-TurinPour Michel Caniaux, vice-président d’Altro, Via Atlantica offrirait « au Lyon-Turin sa prolongation naturelle vers la façade atlantique ». Cette ligne, envisagée pour 2030, vient buter aujourd’hui sur le désert ferroviaire du Massif Central, et les trains de fret ou de voyageurs devront être envoyés vers le sud ou le nord.
Nécessité d'une impulsion politiqueDans cette année d’élections, l’association estime qu’un tel projet d’aménagement du territoire, qui romprait avec le centralisme ferroviaire hexagonal et répondrait aux enjeux environnementaux, doit être porté par un Président de la République. « 21 milliards d’euros, ce n’est que la moitié du Grand Paris Express », remarque Michel Caniaux, ancien cadre de la SNCF et auteur du livre Via Atlantica ferroviaire, recoudre la France et unir les Européens.
Au détriment du réseau existant ?Avant de penser à un tel projet, ne faudrait-il pas entretenir et sauvegarder le réseau actuel ? « L’un n’empêche pas l’autre. Il faut aussi penser à court et moyen terme, et l’association Altro soutient par exemple le projet Bordeaux-Lyon de Railcoop. Si l’on veut que le rail soit la colonne vertébrale de la mobilité, on peut faire les deux », répond Michel Caniaux, qui dénonce le manque d’investissement dans le rail en France ainsi que « l’hypocrisie des grandes déclarations jamais suivies d’effets ».
Guillaume Bellavoine